Les vendeurs de dollars liquident leurs positions

Cela fait maintenant dix séances que le dollar a entamé une séquence de reprise accélérée, assez inédite pour être soulignée. Parti de 1,5140 pour 1 euro, il s'est propulsé jeudi jusqu'à 1,4305, soit un regain de vigueur de 5,5 % dans ce très court laps de temps, qui a enfoncé la monnaie unique à son plus bas niveau depuis trois mois et demi. Deux événements se sont conjugués depuis mercredi pour mettre le turbo à ce redémarrage. Il y a d'abord eu la nouvelle dégradation de la note souveraine de la Grèce, qui a lourdement pesé sur la tenue de l'euro. Après l'agence Fitch le 8 décembre, c'était au tour sa concurrente Standard & Poor's, qui avait placé le pays sous surveillance négative la semaine dernière, de rétrograder la note de la République hellénique de A- à BBB+, face à la détérioration accélérée de ses finances publiques et à la déception suscitée par les mesures d'assainissement annoncées en début de semaine par le gouvernement Papandreou. Il ne reste plus que l'agence Moody's pour conserver à la Grèce sa note souveraine de A1, mais ayant elle aussi placé le pays sous surveillance, elle devrait rapidement emboîter le pas à ses homologues. Cela signifierait que si la Banque centrale européenne revenait au statu quo ante sur les titres éligibles à ses refinancements, la Grèce en serait mise à l'index. La menace semble écartée dans l'immédiat, puisque la BCE s'est engagée à maintenir sa réglementation assouplie tout au long de 2010, mais au-delà, surtout si ses notes sont de nouveau abaissées, comme S&P en a agité la menace, la Grèce deviendrait un paria, qui projetterait son ombre famélique sur les autres pays du « Club Med ». La fed a pousséLa Réserve fédérale américaine a également apporté son écot au rebond du dollar, accélérant la liquidation des positions courtes (vendeuses) qui étaient légion dans le marché. Bien qu'elle ait réitéré à l'issue de sa réunion de mercredi sa détermination à maintenir des « taux très bas pendant une période prolongée », elle a annoncé ses premières mesures de sortie de crise, avec le retrait dès le 1er février des programmes exceptionnels d'apport de liquidités. Elle a aussi réévalué son diagnostic sur l'état de santé de l'économie américaine. Maintenant que la raison a repris ses droits, c'est-à-dire que ce sont à nouveau les données économiques et non plus l'aversion au risque qui servent de guide à la trajectoire du dollar, il en a tout naturellement profité pour amplifier son rebond, conforté jeudi par la huitième hausse consécutive de l'indice précurseur d'activité du Conference Board, qui a bondi de 0,9 % en novembre.
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