Obama entame de difficiles négociations avec Hu Jintao

Tapis rouge, tirs de canon et dîner intime à la Maison-Blanche : Barack Obama reçoit son homologue chinois Hu Jintao avec des égards qui en disent long. Et pourtant. Il y a un certain malaise, palpable, tant dans la sphère politique que dans les médias américains, sur la façon d'appréhender cette puissance émergente qui bouscule, voire ébranle, la suprématie mondiale des États-Unis. Et plusieurs questions affleurent : comment composer avec la Chine, alors que l'Amérique guigne son immense marché, tout en étant terriblement dépendante de Pékin pour la stabilité de son économie ? Sans oublier que Washington doit trouver les mots justes sur des dossiers centraux tels que le système monétaire international, le nucléaire et le climat ? Un « juste retour des choses »« L'espoir qui consisterait pour les États-Unis et la Chine, à s'asseoir ensemble, afin d'atteindre la paix et la stabilité n'est plus qu'une aspiration lointaine, relève Elizabeth Economy, chercheuse au Council on Foreign Relations. Il y a trop de divergences d'intérêts et de priorités différentes. » Le moment est donc venu de se colleter avec le principe de réalité, et de négocier pied à pied avec Pékin. Comme l'a rappelé Henry Kissinger dans une tribune au « Washington Post » le week end dernier : la Chine « ne voit pas sa montée en puissance comme une concurrence avec les États-Unis, mais comme un juste retour des choses, Aux yeux des Chinois, ce sont ces 200 ans de relative faiblesse qui sont anormaux. »En conséquence, les responsables américains abordent cette visite de quatre jours avec un ton beaucoup plus franc. À l'image du patron du Trésor, Tim Geithner, rappelant aux Chinois qu'ils devaient faire des concessions sur la réévaluation du yuan, la protection de la propriété intellectuelle et la réduction des droits de douane. Faute de quoi, Washington serait intraitable sur les exportations de produits high tech chinois, notamment.Selon le « Wall Street Journal », d'importants contrats dans l'aviation et l'énergie pourraient être annoncés jeudi, Washington poussant les feux sur l'achat d'avions pour « plusieurs dizaines de milliards de dollars ». Reste à savoir si ces nouveaux contrats seront de nature à apaiser l'inquiétude des Américains. Le déficit commercial avec la Chine a franchi la barre des 250 milliards de dollars l'année dernière.
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