Les eurodéputés veulent faciliter

Une opération de la myopie à Varsovie ou la pose d'une prothèse dentaire à Budapest ? Ces soins peuvent être deux à trois fois moins chers en Pologne et en Hongrie qu'en France, pour une qualité de prestation comparable. Ces avantages devraient pousser les eurodéputés à adopter ce mercredi à Strasbourg une directive sur les soins de santé transfrontaliers qui permettra d'aller se faire soigner partout en Europe. Les malades préfèrent généralement recevoir des soins près de chez eux, mais, dans certains cas, d'autres pays offrent une plus grande expertise, une technologie plus avancée et, surtout, moins de file d'attente.Aujourd'hui, la législation européenne couvre déjà les soins de santé des travailleurs et des étudiants ou encore des touristes nécessitant une assistance médicale urgente. Certains pays ont des accords : un Britannique peut par exemple être pris en charge en France plutôt que d'attendre de longs mois chez lui. Mais, de manière générale, les patients européens qui avancent les frais pour un traitement à l'étranger souffrent d'une incertitude juridique : seront-ils remboursés et combien ? Des négociations complexesLa fameuse directive Services (ex-Bolkestein) avait permis aux plombiers polonais de pouvoir venir à nous, mais pas leurs compatriotes chirurgiens. Cette nouvelle directive nous permettra donc d'aller à eux. Le remboursement des soins de santé transfrontaliers ou leur paiement direct, sera réglé par la caisse de sécurité sociale du pays où le patient est affilié, « jusqu'à concurrence du montant du remboursement prévu par leur propre système », et sous réserve d'un nombre limité de soins nécessitant une autorisation préalable. Des prestations à l'étranger pourront être consenties aux 15 millions d'Européens souffrant de maladies rares et pour lesquels l'expertise médicale ne serait pas disponible dans leur propre pays. La négociation entre les Vingt-Sept a été complexe car quelques capitales redoutaient que cette libre-circulation des patients n'affecte leur système national de sécurité sociale. Pour autant, les législateurs se défendent de promouvoir un tourisme médical : « Il ne s'agit absolument pas d'encourager les soins de santé transfrontaliers en tant que tels, mais de les rendre possibles, sûrs et de qualité quand ils s'avèrent utiles ou nécessaires », précise le rapport parlementaire.
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