Les Vingt-Sept négocient sur trois fronts pour endiguer la crise de l'euro d'ici à fin mars

A défaut d'accord sur la substance, les ministres des Finances européens partagent au moins une ligne d'horizon : les 24 et 25 mars. À cette date, ils ambitionnent d'apporter sur un plateau aux chefs d'État et de gouvernement qui se réuniront à Bruxelles un triple accord. Accord sur la réforme du système de stabilisation de l'euro, dont ils reconnaissent aujourd'hui qu'il n'est pas totalement efficace, accord sur une vraie coordination des politiques économiques et enfin sur une méthode crédible d'assainissement des banques. Autant dire qu'ils ne devraient guère cesser de négocier d'ici là. Conférences téléphoniques informelles et réunions formelles : tout est bon à prendre, a reconnu hier le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble à l'issue d'un conseil Ecofin à Bruxelles.Sur le sujet du fonds de stabilisation de l'euro, la pression monte sur les pays les plus solvables pour augmenter leur mise dans l'actuel Fonds européen de stabilisation financière (FESF). L'objectif est de disposer effectivement d'une capacité d'émission d'obligations de qualité maximale de 440 milliards d'euros, alors que celle-ci n'est actuellement que de 230 à 260 milliards, compte tenu de la situation de plusieurs des soi-disant « garants ». Mais Berlin ne veut pas remettre au pot sans contrepartie. « Il n'est pas possible que le problème soit uniquement résolu par les pays disposant d'un triple A. Les autres doivent participer », a dit mardi Wolfgang Schäuble à l'issue de la réunion. Comment ?Un chemin communC'est tout l'enjeu des discussions sur la « gouvernance économique ». Les gouvernements parlent de tracer un chemin commun de sortie de crise et de redressement budgétaire. Mais les choses sérieuses commenceront en avril avec l'examen conjoint des projets de budget 2012 de chaque pays... et la menace des premières sanctions. Dernier point sur l'agenda : les tests de résistance des banques. « Il y a un accord général pour tirer les leçons du passé et rendre les prochains tests plus rigoureux et plus crédibles », a admis mardi le commissaire européen Michel Barnier, en charge de la régulation financière. Mais là encore, le débat sera âpre sur la prise en compte des risques souverains ou encore la publicité à donner aux tests de liquidité, surtout si d'éventuelles recapitalisations peuvent déboucher sur une nouvelle crise souveraine. Florence Autret, à Bruxelle
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