Politique  : des progrès grâce aux quotas

Il aura fallu dix ans et pas moins de huit lois. Mais au final, les contraintes imposées aux partis politiques en matière de parité depuis 1999 ont porté leurs fruits. Les femmes représentent, en effet, désormais 47,6 % des conseillers régionaux et 44,4 % des députés français au Parlement européen, selon les données de l'Observatoire de la parité. Et, même lorsque le résultat est plus modeste, comme pour les députés, de nets progrès quantitatifs ont été enregistrés. Entre 2002 et 2007, date des dernières élections législatives, le taux de féminisation est passé de 12,3 % à 18,5 %.Mais la situation est loin d'être parfaite. D'abord parce que les partis laissent encore trop souvent les places les moins favorables aux femmes. Ainsi, si les listes pour les élections municipales dans les villes de plus de 3.500 habitants doivent être strictement paritaires, 83,5 % des têtes de listes et 91,5 % des maires sont des hommes ! À ce titre, l'UMP est particulièrement mauvais élève. Ainsi, pour les législatives de 2007, le parti présidentiel n'a présenté que 26 % de femmes candidates ? contre 45,2 % pour le Parti socialiste ? ce qui lui a valu une retenue sur la dotation versée par l'État de 4,1 millions d'euros.progrès entachésEnfin, il existe de très fortes disparités d'une institution à l'autre. Le Sénat est, par exemple, encore très masculin. Lors du scrutin de 2008, seules 15,8 % de femmes ont gardé leur siège ou rejoint le palais du Luxembourg. Le déséquilibre est encore plus marqué parmi les conseillers généraux qui ne comptent que 12,3 % de femmes dans leur rang.Surtout, à terme, le mode de scrutin envisagé par l'exécutif pour les conseillers territoriaux risque de réduire à néant tous les progrès enregistrés ces dernières années. Par définition, le scrutin uninominal à un tour ne permet pas, en effet, d'alterner candidatures masculine et féminine, principe utilisé jusqu'à aujourd'hui pour imposer la parité. Soumis à forte pression, l'exécutif pourrait cependant revoir sa copie avant la réforme prévue en 2014?Agnès Laurent
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