Les talibans ciblent des ministères et le palais présidentiel à Kaboul

La dégradation de la situation en Afghanistan, victime d'une nouvelle attaque des talibans, augure mal des résultats de la conférence internationale, prévue le 28 janvier à Londres, sur l'avenir du pays. Lundi, des kamikazes ont frappé au c?ur de Kaboul, pourtant sous haute surveillance, en visant le palais présidentiel, des ministères et la banque centrale. Dans l'après-midi, le président afghan, Hamid Karzai, a eu beau affirmer que la situation était « sous contrôle », les tirs continuaient à retentir, un bilan provisoire faisant état d'au moins cinq morts et trente-huit blessés, en plus des quatre terroristes qui ont péri.Depuis 2001, et la chute du pouvoir taliban, les attaques des insurgés étaient devenues moins fréquentes à Kaboul. Mais la tension est montée d'un cran dans la capitale durant 2009, sans que la pression se relâche pour autant dans le reste du pays. « Il faut se garder d'interpréter ces opérations comme le signe d'un affaiblissement du pouvoir en matière de sécurit頻, veut croire le général Philippe Morillon, ancien chef de la délégation du Parlement européen pour l'Afghanistan, pour qui « on aura beau prendre toutes les précautions, il est difficile d'échapper à ces hommes ou ces femmes assez fanatisés pour se sacrifier ». De toute évidence, « les talibans veulent rappeler qu'ils existent en vue de la conférence de Londres », affirme le Français. actes « impitoyables »...Plus pessimiste, Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, a qualifié la situation de « grave », tandis que Richard Holbrooke, l'émissaire américain pour l'Afghanistan, condamnait de son côté ces actes « désespérés et impitoyables ». À l'insécurité sur le terrain s'ajoute la délicate phase politique ouverte par l'élection présidentielle biaisée d'août dernier. Le Parlement afghan a clos sa session ce week-end en laissant un gouvernement à moitié constitué. Une situation de fragilité politique qui risque de handicaper Hamid Karzai, à quelques jours de la conférence de Londres qui doit servir de « test » pour sa crédibilité, que ce soit sur la sécurité, la lutte contre la corruption ou les relations avec les pays voisins. Hamid Karzai compte présenter le 28 janvier un nouveau plan de « réconciliation » avec les groupes insurgés. Il leur a déjà plusieurs fois proposé de déposer les armes, avec à la clé des postes au sein du gouvernement. Mais les talibans refusent tout dialogue tant que les cent trente mille soldats des forces internationales n'auront pas quitté le pays. Un défi pour les alliés, notamment les Américains, dont le nombre de soldats sur place a été accru.
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