Jérôme Kerviel Day

chronique des marchésLes Bourses européennes sont modestement reparties de l'avant lundi. La légère hausse initiale s'est maintenue d'autant plus facilement sur le Vieux Continent que Wall Street affichait relâche pour cause de Martin Luther King Day, chômé aux États-Unis. Une nouvelle occasion de confirmer l'étroite dépendance des Bourses occidentales : quand les Américains se reposent, les Européens s'assoupissent. On a négocié lundi sur le CAC 40 moins de 2 milliards d'euros, nettement moins de la moitié des volumes de transactions de vendredi dernier. Faut-il continuer à ouvrir les marchés européens d'Euronext quand les échanges sur les valeurs cotées par la maison mère américaine cessent ? Dans ses ambitions européennes et pour se rendre la plus attractive possible pour un prétendant, Euronext n'a eu de cesse, dans les années 1990, d'amputer la liste des jours sans cotation. Les écrans des traders de Paris, d'Amsterdam, de Bruxelles ne s'éteignent que cinq jours par an. C'est presque deux fois moins qu'à Wall Street où les échanges s'interrompent neuf jours par an sans compter plusieurs séances écourtées à la veille ou au lendemain de fêtes nationales. Dans ces conditions, on se prend à espérer que la mise sous tutelle d'Euronext par le Nyse puisse donner lieu à une harmonisation sur le terrain des jours de relâche. Reste que, dans certaines circonstances, la fermeture de Wall Street n'a pas empêché de gros volumes en Europe. Pour son malheur. Souvenez-vous du Martin Luther King Day il y a deux ans, quand le marché subit le débouclage des positions prises par Jérôme Kerviel, le trader de la Société Générale : le CAC 40 a dévissé de près de 7 %. L'entreprise de marché a pu, bien sûr, se réjouir de cette fructueuse animation pour son compte de résultat, mais pas les investisseurs qui ont vu la chute des indices s'amplifier parce que les Américains n'étaient pas là. Le Martin Luther King Day du 21 janvier 2008 est gravé dans la mémoire des boursiers comme un cauchemar plutôt que le rêve qui reste associé au pasteur noir. Christophe TricaudLes écrans des traders de Paris, d'Amsterdam, de Bruxelles ne s'éteignent que cinq jours par an. C'est presque deux fois moins qu'à Wall Street.
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