Les labos pharmaceutiques en accusation

Alors que le Sénat vient de créer une commission d'enquête sur le rôle des laboratoires pharmaceutiques dans la lutte contre l'épidémie de grippe A (H1N1), voici un livre qui ne prend pas de gants pour dénoncer l'influence de ceux-ci sur la politique de santé publique. Tout y passe : les pressions sur l'État pour obtenir le meilleur taux de remboursement possible, les relations troubles entre sommités médicales et laboratoires, l'information médicale sous influence, les vraies-fausses innovations... Autant d'éléments qui expliqueraient, selon ce livre, que les Français sont parmi les plus gros consommateurs de pilules et gélules au monde. Sans doute excessif mais argumenté. P. C.« Les Médicamenteurs, labos, médecins, pouvoirs publics : enquête sur des liaisons dangereuses », de Stéphane Horel. Éditions du Moment (316 pages, 19,95 euros).Si l'on excepte Friedrich Hayek, l'école autrichienne d'économie, née dans les dernières décennies du XIXe siècle, reste largement méconnue du public francophone. Le petit ouvrage de Robert Leroux, professeur à l'université d'Ottawa, qui porte sur l'un de ses plus éminents représentants, Ludwig von Mises (1881-1973), vient donc à point nommé. Mises, qui a fui le nazisme, a trouvé de nombreux disciples aux États-Unis ? en particulier le libertarien Murray Rothbard ? séduits par les apports originaux de cette école qui s'oppose tant au marxisme alors en vogue qu'au libéralisme classique. Ainsi, le concept de valeur redéfini par Carl Menger, l'un des maîtres de Mises, qui considère que la valeur d'un bien ne peut se définir objectivement à partir de la quantité de travail que nécessite sa production, mais subjectivement par l'appréciation et l'évaluation qu'en font les acteurs économiques. C'est là une véritable révolution copernicienne. Dans son sillage, Mises insistera entre autres sur le fondement social représenté par le marché d'échanges, où se focalisent les actions des individus, ce qu'il théorise sous le concept de « catallactique ». L'ouvrage passe en revue l'ensemble des apports de cette école, de façon claire et didactique, et en montre la brûlante actualité dans la crise actuelle. Seul point noir, sur les milliers de pages écrites par Mises, peu sont traduites dans la langue de Molière. On saluera donc l'entreprise de Philippe Nataf, président de l'institut Charles-Coquelin, qui a initié la traduction d'ouvrages de Mises et de Rothbard. R. Ju.« Ludwig von Mises », de Robert Leroux. Éditions Ellipses (106 pages, 9,50 euros).C'est connu, en France, on n'aime pas la réussite mais on adore en parler. Christophe Deloire passe ainsi en revue quelques personnalités marquantes du monde de la politique, des médias et des affaires, de Chirac à Pinault, en passant par Tapie, pour décrire à la fois le regard que notre société porte sur eux et les sentiments qu'ils en tirent. Au final, la Rolex est toujours chèrement payée ! Un livre moral en quelque sorte. « La Tragédie de la réussite », de Christophe Deloire. Albin Michel (250 pages, 16 euros).
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