Patrick Devedjian cherche comment se relancer

Patrick Devedjian se déplace ce vendredi à Limoges pour faire le point sur les emplois aidés dans le cadre du plan de relance gouvernemental. Lundi, il était avec Henri Proglio, le patron d'EDF, à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine pour suivre des travaux prévus dans ce même plan. Et mardi, il s'assurait sur le terrain de la modernisation de la ligne SNCF Limoges-Guéret.un ministre actifVoilà donc un ministre actif même si, un an presque jour pour jour après le lancement du plan, 50 % des chantiers sont achevés. « Il va encore falloir suivre la mise en oeuvre des autres », se défend-on dans l'entourage de Patrick Devedjian. Mais faut-il pour cela un ministre à plein-temps ? « Si mon ministère disparaît, cela signifiera que ma mission aura réussi », a coutume de répondre l'intéressé. En un an, il se flatte d'avoir fait dépenser 38 milliards d'euros de crédits pour relancer la machine économique après la crise de l'automne 2008.La question de l'avenir politique de Patrick Devedjian n'en est pas moins posée. Si le ministère de la Relance disparaît de l'organigramme gouvernemental comme c'est probable, Devedjian pourra-t-il prétendre à un autre maroquin ? Selon un de ses proches, l'Élysée aurait promis à ce sarkozyste historique un poste prestigieux de fin de carrière. La Justice conviendrait parfaitement à cet avocat qui a été le conseil de Jacques Chirac dans les années 1970.Mais ses relations assez fraîches avec François Fillon depuis sa nomination en décembre 2008, ou carrément exécrables avec son successeur à la tête de l'UMP, Xavier Bertrand, ne plaident pas forcément pour son maintien au gouvernement. L'Élysée avait envisagé un temps une sortie très honorable en le nommant au Conseil constitutionnel. Mais ses récentes critiques à l'encontre de l'institution et de son président, le chiraquien Jean-Louis Debré, rendent cette option très hypothétique.Devedjian pourra au moins se consacrer à plein-temps à ses fonctions de président du conseil général des Hauts-de-Seine. Mais là aussi, l'avenir n'est pas forcément rose. Le plus riche des départements français après Paris est, lui aussi, rattrapé par la crise des finances locales : baisse des droits de mutation immobiliers et de la dotation générale de fonctionnement, suppression de la taxe professionnelle. Pour boucler le budget 2012, qui prévoit 500 millions d'euros d'investissements, Patrick Devedjian va donc devoir faire voter le 12 mars un recours à l'emprunt à hauteur de 300 millions, après avoir augmenté les taux des impôts de 3 % l'an dernier. Ces mesures impopulaires font des remous au sein même de sa majorité départementale. Or, un jeune conseiller général UMP ne désespère toujours pas de prendre sa place l'an prochain : un certain Jean Sarkozy. Patrick Coquidé
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