Réforme des retraites  : ce qui vous attend

Nicolas Sarkozy a certes temporisé. Mais le calendrier est serré. La réforme des retraites, qui va démarrer en avril par une négociation avec les partenaires sociaux dans la foulée de la présentation des projections du Conseil d'orientation des retraites, devra être bouclée début septembre avec le dépôt d'un projet de loi. « En France, tout le monde bénéficie d'un même système de retraite par répartition, mais comme personne n'a le même statut, les règles ne sont pas les mêmes », explique Pascale Gauthier, responsable du développement du cabinet Novelvy. Cette grande réforme sera l'occasion de tout mettre à plat. Et surtout de faire oeuvre de pédagogie, car les politiques, les syndicalistes et représentants des patrons continuent de s'écharper sur « l'âge de la retraite ». Le problème ? Il n'est pas toujours précisé s'il s'agit de l'âge légal à partir duquel il est possible de faire valoir ses droits - 60 ans pour le régime général - du nombre d'années de cotisations pour avoir son taux plein - 41 ans pour partir à la retraite à 60 ans en 2012 - ou de l'âge du taux plein - 65 ans aujourd'hui.dans quelles conditions ?Une modification de l'un de ces trois paramètres aura pourtant des implications très différentes sur les conditions dans lesquelles les futurs retraités cesseront leur activité. « Le véritable enjeu de cette réforme n'est plus ?À quel âge ai-je le droit de partir ??, mais plutôt ?Dans quelles conditions vais-je partir ?? », confie un responsable syndical. Et même si Nicolas Sarkozy s'est engagé sur le maintien d'un système par répartition et le fait que le niveau des pensions ne diminuera pas, il n'a rien promis sur la durée de cotisations nécessaire pour atteindre un taux plein. Car si 60 ans reste l'âge légal minimum auquel les salariés peuvent en grande majorité (hors régimes spéciaux de type SNCF, RATP) faire valoir leurs droits à pension, l'âge du départ à la retraite est statistiquement de 61 ans. Logique, car pour obtenir une pension de base complète, les personnes qui ont 60 ans en 2010 devront avoir cotisé 162 trimestres, alors qu'en 2012, il leur en faudra 164. Dans deux ans, un cadre supérieur va donc devoir justifier de 41 ans de cotisations pour partir à la retraite à 60 ans à taux plein. Cela signifie qu'il devra avoir commencé à travailler à... 19 ans, sans interruption de carrière. Pour les professions intellectuelles, accessibles après des années d'études, cela relève de la pure utopie.Autre point : actuellement à 65 ans, tous les salariés, même ceux qui ont des carrières à trous bénéficient automatiquement du taux plein. « Passer cet âge à 66 ou 68 ans serait financièrement bien plus intéressant pour la caisse d'assurance vieillesse », explique un spécialiste, « car tous ceux qui ont une carrière incomplète auraient le choix de percevoir une pension minorée ou travailler plus longtemps pour partir avec davantage », ajoute-t-il. Une arme à double tranchant, car en France, plus d'un tiers des plus de 55 ans ne travaillent pas... faute d'emplois.
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