L'Europe indécise sur la mise en place d'une taxe bancaire

Le Conseil informel des ministres des Finances de l'Union européenne (Ecofin), qui s'est achevé samedi à Madrid, a été marqué par l'absence de consensus sur la mise en place d'instruments de résolution de crise financés par les banques. La Commission européenne formulera des propositions concrètes à ce sujet en juin.Depuis que l'Allemagne et la France ont convenu, début avril, de la nécessité de créer une taxe sur les risques pris par les entités financières, le principe d'une responsabilisation des banques a reçu l'aval des autres Etats membres. En effet, ceux-ci ne souhaitent pas remettre la main à la poche en cas de mauvaise gestion financière.C'est sur le détail des mesures à prendre qu'il n'y a pas « consensus », a reconnu Elena Salgado, ministre espagnole des Finances, qui occupe la présidence tournante de l'UE. Les Etats ne sont pas parvenus à déterminer si l'instrument de résolution de crise, « si jamais il est créé » selon Elena Salgado, sera commun ou s'il s'agira d'un réseau de fonds nationaux. La question des faillites d'établissements transfrontaliers, quoique « très importante », reste aussi en suspens.« poumon de l'économie »Les Etats n'ont pas repris les recommandations du commissaire européen au Marché intérieur et aux Services financiers, Michel Barnier. Celui-ci a détaillé, en marge de l'Ecofin, certains aspects des futures propositions de la Commission. Il s'agit par exemple d'interdire la répartition des bénéfices des banques en difficulté. Le commissaire a, par ailleurs, appelé les Vingt-Sept à mettre en oeuvre une politique commune pour préserver les contribuables lors de la prochaine crise financière.Deux certitudes se dessinent cependant à l'issue de l'Ecofin, très perturbé par les difficultés de transport. La première, c'est que « les banques ne doivent pas considérer les instruments qui seront mis en place comme une garantie pour prendre plus de risques », a averti la ministre espagnole. La seconde porte sur l'importance de calibrer les mesures de responsabilisation des banques en fonction de la réglementation de Bâle III, qui doit entrer en vigueur en 2012, comme l'ont souligné les ministres et Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne. Il s'agit de ne pas surcharger le secteur bancaire, « poumon de l'économie », pour ne pas freiner la reprise, a expliqué le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn. L'UE répond ainsi à la préoccupation des banques face à l'éventualité d'une nouvelle taxe outre les obligations imposées par Bâle III. Gaëlle Lucas, à Madrid
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