Lazard tente de mettre fin

La vie chez Lazard est un feuilleton. Vendredi, la banque a annoncé qu'Erik Maris quittait ses fonctions de codirecteur général de la banque d'affaires à Paris. Matthieu Pigasse, second copatron, devient ainsi seul directeur général en France. Leur duo n'aura pas duré. En octobre dernier, la banque avait nommé le tandem à la tête de Lazard Paris. « ça n'a pas march頻, confie benoîtement un associé parisien. Mais qui a cru que cela aurait pu marcher ? Erik Maris et Matthieu Pigasse ne s'entendent pas, c'est un euphémisme. Le premier, secret, discret et qui traîne une réputation de dilettante fait face à un adversaire narcissique, prolixe et aimant se montrer dans les médias. Erik Maris défendait plutôt une ligne « française » d'un Lazard indépendant de la direction new-yorkaise alors que Matthieu Pigasse coopérait plus facilement avec les dirigeants américains.fureur de Georges RalliEn juillet 2009, le PDG Bruce Wasserstein, décédé depuis, avait prévu de nommer Matthieu Pigasse responsable du bureau parisien, ce qui avait provoqué la fureur du patron de l'époque, Georges Ralli, et de son lieutenant, Erik Maris. Devant cette fronde, Bruce Wasserstein avait transigé en nommant le duo Pigasse- Maris. Beaucoup jugeaient cette solution transitoire, en attendant « que l'un gagne la bataille contre l'autre », explique un autre associé. Le combat n'aura duré que six mois. Erik Maris s'était retrouvé bien seul ces dernières semaines. Son fidèle soutien, Georges Ralli, a pris du recul puisqu'il n'est plus responsable du bureau de Paris. En coulisse, la position de Bruno Roger reste mystérieuse. éternel binôme de Georges Ralli, il est celui qui a recruté Matthieu Pigasse en 2002 à la sortie de Bercy. Lors de la « bataille » de l'été dernier, il a ménagé les deux clans pour proposer la solution baroque de les unir, en vain. Dans l'affaire, il est sorti renforcé. Il se retrouve aujourd'hui face à son poulain virevoltant, à l'ambition sans limites. Ultime paradoxe, Lazard se félicite d'avoir simplifié sa gouvernance et régler ses conflits internes mais n'exclut pas de remplacer Erik Maris...Une chose est sûre, la banque doit remotiver ses troupes à Paris. Plusieurs banquiers « gérants » se sont plaints d'avoir été mal payés. Nicolas Hubert vient de quitter la banque parce qu'il n'avait pas été nommé associé. Chez les seniors, Matthieu Bucaille, pilier du bureau parisien, vient de rejoindre le siège new-yorkais. Quant à André Dupont-Jubien, il a rejoint le cabinet d'avocats de Jean Veil.
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