"C'est le rôle du Medef de dire à l'Etat de diminuer la dépense publique"

Dans la course à la présidence du Medef, qu\'est ce qui vous distingue des 6 autres candidats ?Patrick Bernasconi- Je suis moi-même ! C\'est-à-dire un homme qui a une double casquette. Je suis entrepreneur et fils d\'entrepreneur de travaux publics. Ma PME familiale en Normandie a 75 ans. C\'est vous dire que depuis tout petit je suis familiarisé avec les mots « factures », « délais de paiement », « commandes », etc. Par ailleurs, après avoir présidé le Syndicat des Canalisateurs, je suis devenu en 2005 président de la Fédération nationale des travaux publics. J\'ai donc une double expérience d\'entrepreneur et de syndicaliste patronal.Justement, vos détracteurs disent que vous venez d\'un milieu professionnel dépendant de la commande publique, votre rapport avec l\'Etat serait donc faussé... Les mêmes disent aussi que vous être trop attaché au dialogue social...Quand il est nécessaire de s\'opposer à l\'Etat, je suis là. Je considère plutôt comme un atout de savoir dialoguer avec les pouvoirs publics car cela demande un certain savoir-faire. Je pense l\'avoir prouvé au moment de la faillite de la banque Dexia où j\'ai su faire comprendre aux pouvoirs publics qu\'il fallait écouter les entreprises qui travaillaient pour les collectivités locales. D\'ailleurs, nos métiers sont liés aux commandes des collectivités locales bien davantage qu\'à celles de l\'Etat.Quant au dialogue social, pour moi, ce n\'est pas une fin en soi. C\'est une méthode pour éviter que l\'Etat préempte les sujets sociaux. Plus de dialogue social permettra moins de lois ! De plus, je n\'ai jamais considéré qu\'il fallait absolument parvenir à un accord. Avant toute négociation, il faut se fixer des objectifs à atteindre et tout faire pour y parvenir. C\'est ce que nous avons fait avec l\'accord sur l\'emploi du 11 janvier. A cet égard, à ce stade, je ne suis pas satisfait de la façon dont le texte est transcrit dans la loi sur plusieurs points : la complémentaire santé, les délais préfixes, les durcissements sur les accords maintien dans l\'emploi, la consultation des CHSCT ... On va voir comment le texte ressort du Sénat avant de décider ce qu\'il convient de faire.Quelles sont vos priorités pour le Medef ?Tout d\'abord, il faudra une réforme des statuts qui ont vieilli. Cette opération devra se faire en tout début de mandat. Deux mandats de quatre ans comme président me paraissent suffisants. Il faudra aussi revoir les liens avec les Medef territoriaux qui se sentent délaissés et leur donner les moyens d\'une action efficace. C\'est ce que j\'ai fait à la FNTP avec nos instances territoriales.Ensuite, il faut absolument que le Medef reparte à l\'assaut sur différents points : la fiscalité sur les plus values de cession d\'entreprises ; le taux de marge de nos entreprises qui est tombé à 21% pour les entreprises industrielles ; le fléchage des capitaux vers les entreprises. Et, point très important : il revient au président du Medef de dire à l\'Etat qu\'il doit absolument freiner les dépenses publiques dont le financement devient intolérable, surtout pour les entreprises.Si vous êtes élu président que direz-vous à la Conférence sociale ?Sur ce point, permettez-moi de vous dire que si la conférence sociale a lieu en juin, je n\'y serai pas. En effet, mi-juin, Laurence Parisot sera encore présidente pour deux semaines. On sera en pleine campagne électorale. Le Medef aura donc du mal à se faire entendre. Ceci va être contreproductif. Je demande donc aux pouvoirs publics de maintenir le calendrier initial et de tenir la conférence en juillet. Et il faudra absolument que la question du financement des dépenses sociales et donc la réduction des charges sociales pesant sur l\'entreprise soient à l\'ordre du jour. Au-delà d\'une Conférence sociale, j\'appelle donc de mes vœux une « Conférence compétitivité ».   Blogs, vidéos, tweets, analyses...suivez en direct toute l\'actualité autour de la bataille du Medef sur notre mini-site dédié
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