Areva lance la production d'une mine géante en Afrique

Poursuivant la diversification de son portefeuille minier, Areva débute l'exploitation de la mine de Trekkopje, en Namibie. D'une capacité de 3.000 tonnes par an, le site, qui tournera à plein mi-2012, sera la plus grande mine d'uranium à ciel ouvert d'Afrique. Areva utilise pour la première fois au monde des technologies de traitement statique, permettant d'exploiter des gisements à très faibles teneurs en uranium (120 grammes par tonne de roche contre 150 à 200 kg par tonne dans certaines mines canadiennes). Ce procédé étant très gourmand en eau, le groupe français a construit dans ce pays désertique une usine de dessalement d'eau de mer, la première en Afrique subsaharienne, inaugurée vendredi en présence d'Anne Lauvergeon.Ce projet, qui représente un investissement de 800 millions d'euros, dont 160 millions pour l'usine de dessalement, est l'une des trois mines de la société Uramin rachetée par Areva en juillet 2007 pour 1,9 millard d'euros. Le groupe français, devenu le premier producteur mondial d'uranium en 2009 grâce à un bond de 36 % de sa production (8.623 tonnes) devant l'australien Rio Tinto et le canadien Cameco, vise à terme une production de 20.000 tonnes, soit 30 % du marché contre 18 % actuellement. « Nous allons rester numéro un au moins pendant les deux à trois prochaines années », déclare Sébastien de Montessus, directeur des mines d'Areva. Autres projets géantsEn 2013, Areva compte mettre en production deux autres projets géants : Imouraren au Niger qui sera la deuxième plus grande mine du monde (5.000 tonnes, 1,2 milliard d'euros investis) et Cigar Lake, opéré au Canada par Cameco. Le démarrage de cette mine détenue à 37 % par Areva, dont la production devrait être de 7.000 tonnes par an, est bloqué depuis mi-2006 en raison d'inondations. Pour financer ces développements (4 milliards d'euros entre 2007 et 2012), Areva mise notamment sur des partenariats. Après l'échec des négociations avec l'électricien chinois CGNPC qui voulait 49 % d'Uramin, « nous sommes en discussion avec un certain nombre de clients désireux de sécuriser leur approvisionnement en uranium par une prise de participation dans une mine », explique Anne Lauvergeon. à l'instar du coréen Kepco qui a pris 10 % d'Imouraren fin 2009. Si la présidente d'Areva confirme l'intérêt pour son groupe de fournir à la fois des réacteurs et du combustible, elle ne commente pas la réflexion en cours sur le pôle minier français. Menée sous l'égide de Jean-Louis Borloo, cette étude réfléchit à optimiser les activités minières hexagonales, qui comprennent aussi l'exploitation de nickel et de manganèse par Eramet, dont Areva détient 25 %.
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