Arianespace : vers une recomposition du capital

Le différend financier entre Astrium et Arianespace (« La Tribune » du 15 mars) sera peut être la goutte d'eau qui va déclencher une recomposition du capital de la société de commercialisation des lanceurs européens (Ariane, Soyouz, Vega), selon des sources concordantes. C'est aujourd'hui dans tous les esprits, y compris au sein du gouvernement. Pour l'heure, la réflexion sur ce dossier, qui agite périodiquement la communauté spatiale, en est au stade exploratoire. Les actionnaires privés, notamment Astrium, pourraient être priés de se désengager. Tout comme le Centre national d'études spatiales (CNES), principal actionnaire avec 32,53 %, qui pourrait être remplacé par l'Agence de Participations de l'état (APE), chargée de gérer les participations publiques dans les entreprises. Il est aussi envisagé de faire entrer dans le tour de table d'Arianespace des acteurs européens, plus précisément les agences spatiales allemande et italienne. Ce sont là quelques pistes étudiées en amont par les acteurs du secteur.Quand pourrait être envisagée cette réforme ? Une fenêtre de tir est évoquée : à l'occasion de l'augmentation de capital nécessaire à Arianespace, qui, en raison du différend financier avec Astrium, a enregistré « une perte technique de 71,2 millions d'euros liée à l'apurement de provisions pour risques techniques et commerciaux », selon le communiqué de la société européenne à l'issue de la réunion du conseil d'Arianespace. Une affaire qui a provoqué la fureur du CNES et des petits actionnaires de la société européenne. « La situation est à couteaux tirés », note d'ailleurs un des acteurs. « Nous avons deux ans pour procéder à cette augmentation de capital », assure une source proche du dossier.Pour régler ce différend financier (93 millions d'euros), Arianespace, le CNES, en liaison avec les ministères de tutelle, et Astrium, qui avaient convenu de ne pas porter cette affaire à l'arbitrage, ont trouvé une solution avant le conseil du 22 mars. Astrium doit payer une vingtaine de millions à Arianespace au titre du différend. D'où la recapitalisation de 71,2 millions. Il s'est aussi engagé à participer à l'augmentation de capital à hauteur d'une vingtaine de millions. Au total, la filiale d'EADS prendra à sa charge un peu plus d'une quarantaine de millions. Michel Cabirol
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