Les contrôleurs de gestion veulent compter

Produire les chiffres de l'entreprise, c'est bien, mais ça ne suffit plus?: dorénavant, les contrôleurs de gestion ont la ferme intention de contribuer aux décisions stratégiques. Cette évolution ressort fortement d'une enquête internationale menée, au cours de l'année 2009, par le groupe Cegos et la DFCG (Association nationale française des directeurs financiers et de contrôle de gestion). Pour 19 % des répondants (près de 500 dans neuf pays), la priorité à venir pour le contrôleur de gestion consistera à contribuer aux décisions stratégiques. « Cette orientation de devenir un business partner (un conseil des dirigeants) paraît être une évolution inéluctable », estime Frédéric Doche, président fondateur de Décision Performance Conseil et membre de la DFCG.Via cette enquête, les contrôleurs de gestion font passer un message aux équipes dirigeantes. Car « leur profil et l'exercice de leur métier dépendent beaucoup de la volonté de leur direction générale », explique Frédéric Doche. D'autant que le réflexe des dirigeants reste encore de les cantonner à leur rôle de producteur des chiffres. « La direction générale ne souhaite pas toujours que le contrôleur de gestion se substitue à l'organe de décision, souligne François-Xavier Simon, directeur des activités conseil et formation en comptabilité, finance et gestion chez Cegos. Il est là pour alimenter la réflexion. » Éclairer les dirigeantsDans cette optique, la seconde priorité à venir pour un contrôleur de gestion consiste à produire de l'information plus pertinente pour mieux accompagner les décideurs (16 %). « Son reporting s'enrichit. Il n'arrive pas à gagner du temps pour s'extraire de sa seule production des chiffres », relève Catherine Duban-Doyard, consultante au groupe Cegos. D'autant que l'utilisation de la bureautique reste fréquente dans les entreprises, y compris aux États-Unis.Mais afin de conseiller les dirigeants, le contrôleur de gestion doit élargir ses compétences. Il en a bien conscience au regard de l'enquête. Il place en effet, par niveau d'importance, en tête le savoir interagir avec les autres (70 %) et la connaissance de l'entreprise (66 %). « L'aspect de la communication est très important. C'est dans la relation à l'autre qu'est le facteur clé de succès du contrôleur de gestion à l'avenir », insiste la consultante. Une meilleure connaissance du métier de l'entreprise sera également nécessaire afin d'être plus efficace dans ses fonctions. Car « le principal problème du contrôleur de gestion est d'établir un tableau de bord efficace et pertinent pour aider l'opérationnel à avancer », indique Catherine Duban-Doyard.Le contrôleur de gestion entend aussi avoir un rôle efficace pour éclairer les dirigeants. Pour ce faire, l'une de ses priorités à venir va consister à prévoir les résultats futurs de l'entreprise (9 %). S'il réussit dans cette mission, il va forcément conforter sa position auprès de l'équipe dirigeante, toujours sensible aux capacités d'anticipation de ses collaborateurs.Frédéric Hasting
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