Obtenir un levier économique rapide »

Le projet Herkules démontre qu'un partenariat public-privé peut bien fonctionner. Mais peut-il être reproduit par d'autres armées européennes et notamment par l'armée française ?Herkules est un montage qui répond à une problématique de transformation d'autres défenses en Europe. Il a été défini en fonction de conditions techniques, juridiques, financières et sociales. En France, la publication des RGPP (révision générale des politiques publiques) et du livre blanc de la Défense nationale a donné naissance à une trentaine de projets dont la transformation des systèmes d'information et de communications (SIC). La défense française a une réflexion sur l'optimisation de ses SIC et le ministre Hervé Morin a nommé l'amiral Christian Pénillard en septembre 2009 pour mener à bien cette transformation.Quelle est la taille du chantier ?L'ampleur est équivalente au volume de ce qu'opère l'armée allemande. On parle de 12.000 serveurs, 1.500 applications et 150 sites d'hébergement.Quel est le meilleur moyen d'être efficace ?Notre recommandation est de séparer les infrastructures des applicatifs, ce qui est un peu la méthode allemande. En rationalisant les infrastructures informatiques et de communications, on obtient un levier économique rapide. En revanche, les applicatifs touchent les métiers. Il faut alors considérer une réorganisation des processus métiers. C'est plus long à engager et les bénéfices sont plus longs à réaliser.Quels sont les freins à la transformation ?On peut penser à des freins humains et sociaux comme la délégation de personnel. On peut penser à des obstacles juridiques. Et il faut penser aussi au financement.L'armée allemande s'est engagée sur dix ans. Est-ce possible en France ?C'est techniquement possible.Quels sont les mots à ne pas prononcer ? « Outsourcing » ou externalisation ?L'« outsourcing », d'un point de vue purement légal, n'est pas possible dans le secteur public. L'article L. 122-12 du Code du travail ne s'y applique pas. Il s'agit donc d'une délégation de personnel qui peut être suivie par un transfert sur la base du volontariat. Il existe aussi un aspect de sécurité. On peut imaginer que la Défense ne souhaite pas se séparer de ses infrastructures et qu'elle préfère engager sa transformation avec un partenariat et non un contrat d'externalisation au sens « outsourcing » anglo-saxon.Propos recueillis par P. B.
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