Alain LamassoureLe plan européen décidé pour sauver la Grèce...

Alain LamassoureLe plan européen décidé pour sauver la Grèce va-t-il enfin être mis en oeuvre ?On va aider la Grèce, c'est sûr. Et pour être crédible, il faut agir vite. Ce n'est pas la Grèce elle-même qui est en cause, mais le risque de contagion à d'autres pays fragiles. Plus on tarde, plus ce risque grandit. Athènes est notre dernière ligne de défense face aux marchés. Si elle cède, ce sera beaucoup plus difficile et plus coûteux de sauver les autres. Comprenez-vous les réticences allemandes ?Ce que je ne m'explique pas, c'est que l'Allemagne ait mobilisé trois ou quatre fois plus d'argent pour sauver ses banques, des entreprises privées, coupables de mauvaise gestion. Il y a là un paradoxe. Cela étant, Berlin devrait retrouver des coudées franches début mai, après les élections régionales de Rhénanie-Westphalie, qui est un «land» clé. A lui seul, il représente une population aussi grande que celle de l'ex-RDA. C'est donc une échéance politique très importante pour Angela Merkel, ce qui explique sa prudence sur l'engagement de l'Etat fédéral pour aider la Grèce, très impopulaire.De manière générale, les Etats européens sont-ils capables de faire les efforts budgétaires considérables que le retour à l'équilibre imposerait ?C'est possible, pourvu que l'on n'entre pas dans un « chacun pour soi » qui serait dévastateur. Tous les Etats européens savent que leurs finances publiques sont ruinées. La dette que laisse la crise ressemble à celle qu'avait laissée la guerre, nous sommes en 1946 ! Et elle s'ajoute à une situation déjà passablement dégradée. Voilà longtemps que l'Europe vit au-dessus de ses moyens. Elle va devoir s'imposer une rigueur comme on n'en a pas connu depuis longtemps. Si on ne le fait pas et si on ne le fait pas ensemble, ce sera le protectionnisme qui aura raison de l'Europe. Non pas le protectionnisme commercial ou monétaire, mais politique, avec la montée des antagonismes entre les pays. Regardez la rapidité avec laquelle le climat s'est détérioré entre la Grèce et l'Allemagne ! On n'avait jamais vu cela depuis le traité de Rome, il y a plus de cinquante ans.Propos recueillis par François LengletPlus on tarde à agir, plus le risque de contagion grandit. » FLASH INTERVIEWAncien ministre, président de la commission des budgets au Parlement européen.
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