Balladur prône un contrôle européen des budgets

Les interrogations suscitées par la crise grecque sur la solidité de l'Union européenne (UE) et de son coeur, la zone euro, commencent à trouver des débuts de réponses concrètes.Vendredi matin, dans les salons du Quai d'Orsay, à l'invitation du secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Pierre Lellouche, l'ancien Premier ministre Edouard Balladur avançait ses solutions en matière de gouvernance de la zone euro. L'une de ses « réformes fondamentales » consiste à obtenir, en préalable aux discussions devant le parlement national du projet de budget annuel de chaque pays, l'approbation dans ses grandes lignes par une instance européenne. révision des TraitésCoïncidence, cette proposition, déjà exprimée par Edouard Balladur dans un article paru dans « le Figaro » à la mi-février, était reprise au même moment par Olli Rehn, commissaire européen pour les Affaires économiques et monétaires, à l'issue d'un conseil des ministres des Finances de l'Eurozone à Madrid.Une telle idée soulève des objections. D'abord, elle devrait rencontrer quelques réticences de la part des parlementaires nationaux, tant la discussion du budget est la pierre d'angle du travail parlementaire annuel. En outre, elle implique la nécessaire révision des traités actuels. Enfin, elle suppose un abandon d'une part de la souveraineté des Etats dont la crise grecque a montré combien, dans les moments difficiles, les intérêts nationaux prennent le pas sur l'intérêt européen. Edouard Balladur l'admet mais il y voit plus d'avantages que d'inconvénients, si cela permet de réduire le risque de crise à l'avenir. Surtout, cette proposition relève à ses yeux d'une démarche logique : l'adoption d'une monnaie unique induit une coordination des politiques économiques et budgétaires. Et, à plus long terme, une convergence fiscale.Au passage, l'ancien Premier ministre a remis en cause les 3 % du pacte de stabilité, une rigidité qui ne se justifie pas au regard de la différence des économies au sein de la zone. « L'Europe n'est pas condamnée à l'uniformité, au final c'est la diversité qui l'emporte », a-t-il souligné, en citant le cas des Etats-Unis.Robert Jule
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