Faut-il être porteur d'un virus pour devenir président de Cr...

Faut-il être porteur d'un virus pour devenir président de Crédit Agricolegricole SA (CA SA) ? Jean-Marie Sander, qui sera élu à la tête de la structure cotée ce mercredi a, comme ses prédécesseurs, René Carron ou Yves Barsalou, attrapé et transmis le virus, familial semble-t-il, de l'engagement. D'abord agricole, puis économique et municipal, rarement politique, ce virus que l'on retrouve à la tête de la Banque verte provoque un double effet, dont Yves Barsalou définissait ainsi les symptômes : « Je ne suis qu'un paysan égaré chez les banquiers et un banquier égaré chez les paysans. »Jean-Marie Sander nage dans ces deux eaux avec une égale facilité. Lui qui a repris l'exploitation familiale de céréales en Alsace dans les années 70 explique en détail la façon dont on peut reconnaître le mûrissement du houblon, très différent de celui du maïs. Le même, au conseil d'administration de CA SA, « manie les chiffres avec virtuosité et sait repérer la moindre faille » note un observateur. L'homme qui a commencé à s'engager chez les « jeunes agriculteurs » à l'âge de 22 ans et a fêté ses 60 ans à quelques jours de Noël dernier, n'a jamais cessé de faire son chemin dans les arcanes agricoles (président des jeunes agriculteurs, de la chambre d'agriculture), économiques (membre du conseil économique et social départemental puis national, administrateur d'Electricité de Strasbourgasbourg, membre du conseil d'administration du Salon de l'agriculture), et municipales (après avoir été adjoint au maire d'Ohlungen, 1.400 habitants, il a été élu maire en 1995). En parallèle, il a gravi les nombreuses marches du Crédit Agricolegricole, depuis la première, sociétaire élu d'une caisse locale, aux plus hautes, à la Fédération et CA SA. Sans oublier que toutes ces activités, à la fois bénévoles et chronophages, supposaient de continuer à faire tourner son exploitation agricole pour s'assurer des revenus et être crédible.Et s'il y a un virus de l'engagement, existe-t-il un traitement pour s'en accommoder ? Jean-Marie Sander estime que deux ingrédients sont essentiels : que la famille l'accepte, et une petite dose de chance. « On ne surfe pas simplement sur la vague pendant vingt ans », rappelle-t-il. « On est jugé sur ce que l'on fait. Mais parfois, il faut un peu de chance et j'en ai eu beaucoup, en étant au bon endroit au bon moment. » G. L. S.Agriculteur, maire et banquierJean-Marie SanderPrésident de la Fédération nationale du Crédit Agricolegricole
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