La situation amuse Jacques Stern. L'actuel numéro deux d'Accor présentait hier aux analystes une société qui n'aura pas de nom avant la mi-juin et dans laquelle il n'aura pas de fonctions officielles avant l'approbation de la scission par les actionnaires d'Accor fin juin. Mais le futur président du numéro un mondial des services prépayés (12,4 milliards d'euros de volume d'affaires) se sent déjà parfaitement à l'aise dans son nouveau rôle. Cinquante ans après la création de son produit vedette, le Ticket restaurant, la division services a encore le potentiel d'une start-up, analyse Jacques Stern. En fonction de la conjoncture économique et notamment du niveau d'emplois des salariés, cette société devrait connaître une augmentation de son volume d'émission de 6 % à 14 % par an. Une croissance nourrie par le développement constant de nouveaux produits et la conquête de souscripteurs, par l'augmentation des valeurs faciales des titres de services et par le développement international. La société « n'est présente que dans une quarantaine de pays », souligne son futur responsable. Une quinzaine de pays sont à l'étude et entre 2 et 4 nouvelles implantations sont programmées d'ici à 2012.machine à cashCompte tenu du modèle de l'entreprise, qui prélève une commission sur les volumes, la progression de l'activité est synonyme de profits (327 millions d'euros de résultat d'exploitation en 2009). Cette recette lui a permis d'être la machine à cash qui a financé, par le passé, le développement de la branche hôtelière d'Accor. « Il était paradoxal de ne pas parler plus de cette division lorsque l'on était chez Accor », reconnaît Jacques Stern. Reste à savoir quelle valorisation sera attribuée par les analystes à cette entreprise. Cette dernière semble confiante puisqu'elle n'hésite pas à se présenter à la porte de la bourse avec des fonds propres négatifs de 1,1 milliard d'euros ! Cette situation n'inquiète pas l'ancien directeur financier d'Accor. Elle est la conséquence de l'apport par Accor des activités services à la nouvelle société pour 2,1 milliards, face à une valeur comptable de 400 millions d'euros. Héléna Dupuy

latribune.fr

18 Mai 2010, 23:27

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