Le Medef Ile-de-France conteste le projet de Christian Blanc

La déception est à la mesure des attentes. Lorsque le projet du Grand Paris avait été présenté par Nicolas Sarkozy, au printemps 2009, le Medef Ile-de-France avait applaudi des deux mains. « Le projet remettait l'Ile-de-France dans une dynamique », explique Jérôme Dubus, son délégué général, à « La Tribune ». Depuis, la copie présentée par le secrétaire d'Etat Christian Blanc et votée en première lecture a sérieusement refroidi l'enthousiasme de l'organisation patronale. « Le Grand Paris est beaucoup trop réducteur. Il y a un immense fossé entre le projet initial et le projet de loi. Nous ne sommes plus sur un projet global, mais sur un projet de boucle périphérique de 130 km desservant neuf futurs pôles d'aménagement économique. » Le Medef Ile-de-France espère encore infléchir le projet, voté définitivement ce jeudi lors d'une commission mixte paritaire. Pour ce faire, il a envoyé aux députés une lettre très sévère à l'encontre du projet, pour les sensibiliser à ses arguments. La revendication la plus frappante porte sur les transports. Le Medef Ile-de-France plaide pour la réalisation d'Arc Express, le projet voulu par la région Ile-de-France aujourd'hui bloqué par le gouvernement. « Nous avons besoin du ?grand huit?, mais c'est du long terme. Or, la priorité doit être l'amélioration du réseau à court et moyen terme, notamment pour les liaisons de banlieue à banlieue. Et à cet égard, Arc Express nous semble pertinent », insiste Jérôme Dubus, qui appelle à une « concertation » entre région et Etat, afin de débloquer le dossier. manque d'ambitionL'organisation patronale pourrait être entendue, des évolutions semblant possibles sur ce point jeudi. Le Medef Ile-de-France juge aussi que le Grand Paris manque d'ambition s'agissant du développement économique. Il appelle à l'inscription, dans le projet de loi, d'un objectif de croissance de 3 à 4 % par an pour la région et réclame la mise en adéquation rapide du Grand Paris avec le schéma d'aménagement de la région Ile-de-France. Le patronat plaide aussi pour que le financement du « grand huit » fasse une part plus grande aux partenariats public-privé. Enfin, il regrette de ne pas siéger au Conseil de surveillance : « On voit mal comment le Grand Paris pourrait se réaliser sans les acteurs économiques ». Globalement, le Medef déplore donc la méthode : « Les entreprises n'ont pas été consultées une seule fois. C'était pourtant la moindre des choses », relève Jérôme Dubus.
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