L'ex-oligarque russe Mikhaïl Khodorkovski en grève de la faim

L'homme d'affaire emprisonné depuis 2003 a entamé lundi soir une grève de la faim pour protester contre l'extension de sa détention préventive dans une autre affaire, alors qu'un nouveau procès contre lui démarre.Mikhaïl Khodorkovski veut sortir de prison et veut faire parler de lui. C'est compréhensible : il a déjà passé sept années en prison, soit presque l'intégralité de la peine de huit ans pour fraude fiscale à grande échelle. Dans une déclaration rendue publique par son avocat et nommément adressée au Président de la Cour Suprême, l'ancien multimilliardaire tombé en disgrâce auprès de Vladimir Poutine demande à son successeur Dmitri Medvedev de se pencher sur son cas. « J'entame une grève de la faim jusqu'à ce que j'ai confirmation que Dmitri Medvedev a reçu de vous ou d'un autre responsable compétent toute l'information relative à la violation  » des récents amendements législatifs sur la détention préventive. Il risque une peine de 22 ans et demi de prison dans la nouvelle affaire de fraude fiscale se préparant contre lui. exigence de MedvedevSuite au décès dans des conditions scandaleuses d'un homme d'affaires dans une prison russe en novembre dernier, Dmitri Medvedev a exigé que soit immédiatement corrigé la loi russe, afin que les personnes soupçonnées de délits économiques (comme c'est le cas pour Mikhaïl Khodorkovski) ne puissent être placés en détention préventive. L'ancien patron du pétrolier défunt Ioukos teste la détermination du président Medvedev à instaurer un véritable Etat de droit où les hommes d'affaires ne sont plus sujets à l'arbitraire des bureaucrates. C'est ainsi une manière de pousser Dmitri Medvedev contre son mentor Vladimir Poutine, dont on connaît la rancune persistante contre Mikhaïl Khodorkovski, seul oligarque à lui avoir tenu tête publiquement et à avoir refusé de s'exiler. L'incarcération musclée de celui qui était en 2003 l'homme le plus riche de Russie avait alors signalé à tous les autres que le Kremlin ne tolèrerait plus aucune incursion du grand business dans la politique. Plus exactement : plus aucun soutien à l'opposition. Mikhaïl Khodorkovski et ses partenaires du holding Menatep finançaient jusque-là l'opposition russe, lobbyaient effrontément au parlement contre les projets de loi du Kremlin, et envisageaient de vendre leur participation dans Ioukos au géant pétrolier américain Exxon Mobil. Aujourd'hui, l'ancien oligarque se définit lui-même comme un « prisonnier politique ».
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