Le bilan 2009 des matières premières, le Cyclope, sera traduit en chinois cette année. Un symbole de l'intérêt de l'empire du Milieu pour les ressources naturelles, qui n'a fait que se confirmer l'an passé. « Le pays devient même un marché directeur pour la formation de certains prix de matières premières : avec le minerai de fer, dont le prix spot est établi en Chine, ou encore les dérivés sur l'acier », assure Philippe Chalmin, auteur du Cyclope et professeur d'histoire économique à Dauphine.L'exubérance de la croissance chinoise, qui alimente les prévisions du FMI d'une progression de 4,2 % de la croissance mondiale cette année alors que le Vieux Continent tend plutôt vers zéro et que les États-Unis flirtent avec les 3 %, devrait continuer de soutenir les prix des matières premières. À l'exception de quelques denrées, comme le sucre, le café, le cacao ou le riz, la Chine est le premier consommateur de nombreuses ressources. Philippe Chalmin n'adhère pourtant pas à la thèse d'un super cycle des matières premières, qui enverrait durablement les cours au-delà de leurs plafonds touchés en 2008. « Au-delà des conjonctures, il faut examiner les éléments structurels ; or je ne vois pas l'industrie, notamment européenne, résister longtemps à des prix du minerai de fer ou de l'aluminium si élevés », estime Philippe Chalmin.une mine d'infosRares sont les matières premières qui ont franchi leurs plus-hauts de 2008, à l'exception de l'or. On trouve aussi le caoutchouc ; mais là encore, les motifs de la hausse sont surtout en Chine, où la production est en train de s'emballer. Au-delà des grands discours sur les principales ressources, l'intérêt du Cyclope réside dans les « petites » matières premières. En fouillant dans les 779 pages du rapport 2010, on apprend tout sur les fruits à coque comme la noix de macadamia ou les noisettes. Et aussi que l'impérialisme des États-Unis n'est pas tout à fait terminé : leur production de pistache devrait dépasser celle de l'Iran pour la toute première fois cette année. Pour le vin, l'examen minutieux de la crise du secteur révèle que la cave de Cucugnan, immortalisée par Alphone Daudet dans « les Lettres de mon moulin », va fermer. Ou encore que la production de vin chilien devrait reculer de 13 % cette année après les tremblements de terre. Les secousses qui traversent le secteur halieutique sont aussi importantes. L'aquaculture a dépassé la pêche pour les poissons destinés à l'alimentation humaine. A. R.

latribune.fr

18 Mai 2010, 23:29

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