L'Allemagne s'attaque aux ventes à découvert « à nu »

Les autorités allemandes passent à la vitesse supérieure pour juguler la spéculation. Mardi soir, le ministère des Finances a annoncé l'interdiction de la vente à découvert dite « à nu » sur certaines valeurs. C'est-à-dire sans emprunt au préalable des titres concernés par l'opération. Selon Reuters, les dix plus importantes institutions financières allemandes seraient concernées par cette mesure. De même que les emprunts d'État de la zone euro et les Credit Default Swaps (CDS) émis sur ces titres d'État. L'interdiction devait entrer en vigueur dès ce mardi soir à minuit. La chancelière Angela Merkel pourrait préciser le nouveau cadre dès aujourd'hui. Mais, mardi soir, certains opérateurs de marché réagissaient déjà négativement, estimant que ces mesures suscitent plus de questions qu'elles n'apportent de réponses. Pointées du doigt pour avoir exacerbé la chute des valeurs financières lors de la faillite de Lehman Brothers (en septembre 2008), ces opérations consistant à vendre un titre non détenu dans l'espoir de le racheter à un prix moindre ont été encadrées, voire interdites, dans certains pays. Depuis, les différences de régime d'un pays à l'autre, et en particulier au sein de l'Union européenne, n'ont pas été gommées. Jusqu'à présent, les régulateurs ne sont parvenus à harmoniser leurs dispositif. L'initiative allemande intervient avant les propositions de régulation de Bruxelles, attendues pour l'automne. Encadrer les risquesDès son audition au Parlement européen, Michel Barnier, le commissaire au Marché intérieur, avait indiqué son intention d'intervenir sur le sujet. « Mon objectif est d'encadrer les risques potentiels liés aux ventes à découvert tout en autorisant cette pratique utile au fonctionnement des marchés. Pour améliorer la transparence, je regarde avec intérêt les propositions de CESR [le comité européen des régulateurs], mais je pense qu'il faudra sans doute aller au-del࠻, a-t-il souligné au début du mois. Et d'ajouter alors : « Nous devons également éviter que les États membres prennent des mesures nationales en ordre dispersé en cas d'urgence, comme ce fut le cas pendant la crise. » C. FR.
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