Pour Vodafone, le pire de la crise est passé

Le déclin est terminé. Vodafone, le numéro 1 mondial de la téléphonie mobile, qui présentait ce mardi ses résultats annuels, pense que le pire est passé. Après un début d'année fiscale 2010 (avril 2009/mars 2010) très difficile, la baisse du chiffre a ralenti depuis quelques mois, notamment en Europe, qui représente les deux tiers des revenus du groupe. Alors que les revenus avaient reculé de 4,5 % au premier semestre, la baisse n'était plus que de 1,7 % au quatrième trimestre. L'Italie fait particulièrement bien, avec un chiffre d'affaires en hausse, tandis que l'Espagne, en proie à une crise économique très violente, continue à souffrir.Cette amélioration vient avant tout de la fin de la récession. Les Européens se sont remis à dépenser, mais aussi à voyager, ce qui augmente d'autant les revenus de « roaming » (provenant des appels internationaux). De plus, l'augmentation constante des « smartphones » et de l'internet mobile (clés 3G) prend le relais. Désormais, 38 % du chiffre d'affaires européen vient des « données », et seulement 62 % de la « voix ».Accord avec AppleVodafone veut continuer à progresser dans les « smartphones ». Il sera aidé dans cet objectif par son accord avec Apple pour - enfin - vendre l'iPhone, qui met ainsi fin à ses accords d'exclusivité dans différents pays. L'opérateur le vend depuis début 2010 en Grande-Bretagne, et ce sera le cas en Allemagne et en Espagne « dans les mois qui viennent », selon Michel Combes, le directeur Europe de Vodafone.Preuve de la puissance d'Apple, les dates exactes du lancement ne sont cependant pas connues. « Il faut demander à Apple », reconnaît Michel Combes. Mais Vittorio Colao, le directeur général de Vodafone, se dit soulagé de l'arrivée d'une concurrence plus forte face au géant californien : « quand vous entrez dans un magasin aujourd'hui, il y a une offre beaucoup plus large qu'il y a deux ans. » Pour l'instant, l'iPhone continue pourtant à gagner des parts de marché à travers le monde.Conscient malgré tout que la croissance restera limitée en Europe, Vodafone a aussi lancé un vaste plan de réduction de coûts : un milliard de livres ont été économisées depuis un an, et l'équivalent doit être réalisé d'ici deux ans. Cela comprend des réductions de l'effectif, qui compte 2.300 personnes en Europe aujourd'hui, et des partenariats avec d'autres opérateurs pour mettre leurs réseaux (mâts, antennes relais...) en commun.Hors d'Europe, la même amélioration a été enregistrée sur la deuxième moitié de l'année. En Afrique et Europe centrale, le chiffre d'affaires est en hausse au quatrième trimestre, après trois trimestres de baisse. Quant à l'Asie Pacifique, cela reste une zone de forte croissance.L'Inde est cependant une exception : Vodafone y rencontre de sérieuses difficultés. Le marché est certes en pleine explosion, et l'opérateur a gagné 72 millions de clients depuis 2007. Mais la concurrence y fait rage, avec six nouvelles licences attribuées voilà deux ans. Le prix des appels y a presque été divisé par deux. Cela force Vodafone à passer une provision de 2,3 milliards de livres (2,7 milliards d'euros). Eric Albert, à Londres
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