Alléluia ! Le Vatican blanchit moins d'argent

La culture du secret, propre au Vatican, serait-elle en passe d\'être abolie? Selon une étude publiée mercredi par Moneyval, organisme d\'expertise rattaché au Conseil de l\'Europe, le micro-Etat a progressé dans son chemin vers la transparence financière mais doit encore poursuivre ses réformes. L\'institut, qui évalue les systèmes anti-blanchiment des pays européens, a noté que 9 de ses 16 recommandations essentielles ont été honorées par le Vatican. Parmi les bons points, les mesures incriminant le recyclage d\'argent sale ou le financement du terrorisme sont désormais considérées comme conformes aux normes internationales. Moneyval salue également la décision du Vatican de signer les conventions des Nations unies contre le trafic illicite.Opacité bancaireEn revanche, des doutes subsistent en ce qui concerne l\'Institut pour les œuvres de religion (IOR), plus connu sous le nom de «Banque du Vatican». Dans son rapport, Moneyval appelle le Saint-Siège à définir clairement qui est apte à tenir les comptes du fonds souverain et à instaurer une supervision indépendante. Et pour cause, l\'IOR détient un capital à hauteur de 5 milliards d\'euros et gère les dons destinés aux églises de 150 pays du monde entier. Pour mémoire, des scandales avaient écornées l\'image de l\'Etat pontifical dans les années 80, lorsque des transactions douteuses impliquant mafia et loges maçonniques avaient été révélées au grand jour.Moneyval émet également quelques réserves concernant la marge de manœuvre de l\'Autorité chargée des renseignements financiers (AIF), créée en 2010 par Benoit XVI pour traquer les mouvements bancaires suspects. «Aucune visite sur site ni aucun test par échantillon des dossiers de clients n\'ont été menés», précise le rapport. Moneyval préconise ainsi l\'instauration d\'un vrai pouvoir de sanction et de régulation de l\'AIF.Redorer l\'image de la Cité-Etat«Nous prenons au sérieux à la fois les louanges et les critiques», a déclaré Monseigneur Ettore Balestrero peu après la publication du rapport, lors d\'une conférence de presse. Et d\'ajouter que le Vatican était prêt à renforcer ses efforts pour converger avec les attentes européennes. Le sous-secrétaire aux relations avec les Etats du Saint-Siège avait d\'ailleurs travaillé conjointement avec les experts de Moneyval pour les aider à l\'élaboration du rapport.Commandé par le Vatican en personne, l\'étude devait déterminer si la Cité était apte à rejoindre la «white-list» des Etats transparents. Mais l\'affaire édifiante du \"Vatileaks\" de mai dernier, qui a révélé un vaste réseau de corruption, a grandement nuit aux aspirations du Saint-Siège.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.