Nucléaire : la gendarmerie surveille étroitement Greenpeace

La gendarmerie nationale, qui s\'occupe de la sécurité des centrales nucléaires, a-t-elle retenu la leçon sur les tentatives de pénétrations de la part de Greenpeace en décembre 2011 ? A entendre le général d\'armée Jacques Mignaux, son directeur général, interrogé par les députés de la commission de la défense nationale, les gendarmes ont \"tout de même tirer un certain nombre d\'enseignements de ces événements\".Concrètement ? \"Le renseignement en amont par exemple est primordial, a expliqué le général Jacques Mignaux. Il faut identifier rapidement ces personnes. Nous travaillons étroitement avec les opérateurs des centrales pour ralentir au maximum toute personne essayant de pénétrer sur un site, les détecter ensuite et enfin intervenir. Notre dispositif répond à une directive de sûreté nationale du Premier ministre, il me semble assez solide. Et nous disposons des moyens adéquats pour mener cette mission\". Les centrales nucléaires disposent chacune d\'un peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG), fort d\'une quarantaine de militaires formés par le GIGN (Groupe d\'intervention de la gendarmerie nationale).Aucune\" menace en terme de sécurité\"Le directeur général de la gendarmerie nationale a minimisé la portée de l\'action de Greenpeace. \"Il s\'agit essentiellement d\'action médiatique. Ces tentatives n\'ont jamais représenté de menaces en terme de sécurité\", a-t-il expliqué aux députés. En décembre dernier, deux tentatives d\'intrusion de militants de Greenpeace avaient été déjouées au Blayais (Gironde) et à Cadarache (Bouche-du-Rhône). En revanche, neuf militants de Greenpeace avaient réussi leur coup à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) et à celle de Cruas (Ardèche), où deux personnes, qui s\'étaient cachées sous des bâches dans une zone non protégée, avaient été retrouvées après plusieurs heures de recherche. Cinq mois après son introduction dans deux centrales nucléaires françaises, Greenpeace a opéré en mai une nouvelle opération coup de poing tôt un mercredi matin. À 7h40, un militant avait réussi à survoler et à atterrir dans la centrale du Bugey (Ain) grâce à un parapente à moteur. Le survol d\'une centrale nucléaire est interdit dans un rayon de 10 kilomètres et à une hauteur de 1.000 mètres.Satisfecit de l\'Agence internationale de l\'énergie atomiqueEn revanche, le général Mignot a dévoilé que \"concernant la protection des centrales nucléaires, l\'agence internationale de l\'énergie atomique (AIEA) a salué notre dispositif de protection des installations nucléaires\". La gendarmerie a un partenariat avec les opérateurs, qui financent les équipements et les personnels. De son côté, elle nomme, gère et mute les gendarmes concernés. \"Ce fonctionnement nous permet de ne pas baisser la garde\", a-t-il estimé. Et de rappeler que \"notre modèle est différent de la protection des sites aux États-Unis et en Russie, où les forces à l\'intérieur des centrales sont plus nombreuses, et où les règles en matière de riposte armée n\'obéissent pas aux mêmes considérations. Ce qui peut expliquer pourquoi les tentatives de pénétration d\'associations sur des sites nucléaires dans ces pays-là sont moins nombreuses\".
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