La difficile équation du budget 2011

L'information n'est pas sortie par hasard. En début de semaine a été publié dans la presse un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF), paru il y a plusieurs mois, qui met en évidence l'inefficacité des avantages fiscaux censés inciter les Français à épargner. Il pointait une cinquantaine de niches fiscales et sociales coûtant 11,5 milliards d'euros par an à l'Etat. Voilà un pactole qui serait le bienvenu dans les caisses de l'Etat. Certes, Bercy ne rêve pas de tout récupérer. Mais le ministère du Budget a justement pour mission de prélever 8,5 à 10 milliards d'euros sur les niches fiscales et sociales en 2011-2012. Or, pour les conseillers budgétaires, l'affaire vire au casse-tête. A force de soustraire « au rabot» telle ou telle exonération fiscale, les marges de manoeuvre se sont fortement réduites pour les chasseurs de niches de Bercy (lire « La Tribune » du 17 août). une bouffée d'oxygèneParallèlement, un débat s'esquisse dans la majorité. Certains, en fin de semaine dernière, ont interprété les chiffres meilleurs que prévu de la croissance du deuxième trimestre (+ 0,6 %) comme une bouffée d'oxygène. « Compte tenu des bons chiffres de la croissance, le gouvernement va se livrer à un exercice certes rigoureux, mais non douloureux », confie à « La Tribune » un proche du chef de l'Etat. Nicolas Sarkozy lui-même semble sur cette longueur d'onde. Mais d'aucuns, même à l'UMP, jugent à l'inverse que les bons chiffres du deuxième trimestre ne changent rien à la problématique. Ainsi le rapporteur général du Budget à l'Assemblée nationale, Gilles Carrez, est-il de cet avis, souhaitant plus que jamais ? précisément pour ne pas casser la croissance ? une action sur les recettes et donc sur les niches fiscales. Quant au président de la commission des Finances du Sénat, Jean Arthuis, il estime que « la situation est suffisamment dramatique pour que l'effort soit clair et sans ambiguit頻. D'autant que, pour répondre à la volonté de Bruxelles de voir la France ramener son déficit à 3 % du PIB, Paris a basé ses hypothèses sur une accélération de la croissance annuelle à 2,5 % de 2011 à 2013. Stéphanie Tisserond
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