La Hongrie veut éviter de nouveaux sacrifices à sa population

La Hongrie a été le premier pays à signer la lettre initiée par la Pologne (voir ci-dessus), demandant à déduire des déficits publics le coût du passage partiel à un système de retraite par capitalisation en vue du respect du pacte de stabilité européen. Cette réforme, qui depuis 1998 a porté l'âge de départ à 62 ans pour tous, a obligé les nouveaux entrants sur le marché du travail à cotiser à l'un des cinq fonds de pension privés. Aujourd'hui 80 % des salariés sont concernés. Selon l'institut PoliticalCapital à Budapest, le manque à gagner pour le système public de retraites atteint 350  milliards de forints (1,6 milliard d'euros), soit la moitié de son déficit. Cela représente 1,4 % du PIB, un prix à payer élevé dans un pays soumis depuis deux ans à un régime d'austérité en échange des 20 milliards d'euros de crédits du FMI et de l'UE pour stabiliser ses finances publiques. La Hongrie, qui devrait afficher cette année un déficit prévu au mieux à 5 % du PIB, a donc intérêt à revendiquer. Ainsi, Viktor Orban, nouveau Premier ministre conservateur, fort d'une majorité au Parlement, a refusé au début de l'été d'appliquer un nouveau plan d'austérité du FMI et a fait voter une taxe sur les banques. « Orban ne peut pas imposer de nouveaux sacrifices à la population avant les élections municipales de l'automne sans ouvrir un boulevard au Jobbik, le parti d'extrême-droite », estime Istvan Adorian, professeur à la Central European University. Péter Kreko, de PoliticalCapital, juge que le Premier ministre tente d'éviter d'aggraver une austérité qui serait « dramatique » pour la croissance. La solidarité entre pays de l'ex-bloc de l'Est et Suède lui offre une piste. Quant à la République tchèque, autre signataire, peu pressée d'intégrer la zone euro, la motivation du gouvernement conservateur de Petr Necas réside dans l'introduction prochaine d'un système de retraite par capitalisation.Christine Dupré, à Prague
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