érienOn se croirait revenu dix ans en arrière. Quand deux des fondateurs de Star Alliance, Lufthansa et United Airlines, déposaient une contre-offre sur leur partenaire Air Canada, convoité par le conglomérat Onex, lequel voulait le fusionner avec Canadian Airlines puis transférer le tout dans l'alliance concurrente Oneworld (American Airlines, British Airways, Qantas, Iberia, Japan Airlines?). Riposte inutile. Air Canada était alors resté dans Star Alliance sans que Lufthansa et United aient eu besoin d'intervenir. Aujourd'hui, le cas de Japan Airlines (JAL), en grande difficulté financière, présente de nombreuses similitudes. Trois membres parmi les plus importants de Oneworld, American Airlines, British Airways et l'australien Qantas, sont prêts à s'associer pour voler au secours de le leur partenaire Japan Airlines, convoité par Delta et Air France-KLM, les deux piliers de l'alliance Skyteam (Korean Air, Alitalia, Aeroflot, China Southern?). Selon le quotidien économique japonais « Nikkei », ces trois compagnies ont adressé cette semaine à la direction de JAL une proposition conjointe de partenariat opérationnel accru et de soutien financier ? qui émanerait de la seule American ?, sachant que, selon la réglementation nippone, les investisseurs étrangers ne peuvent détenir plus de 30 % du capital. Les sommes jusqu'ici évoquées avoisinent les 300 millions de dollars.L'enjeu pour les membres de Oneworld est simple : si JAL les lâche au profit de Skyteam, l'alliance perd pied sur le marché japonais. Un marché certes secoué par la crise et d'un potentiel de croissance largement inférieur au reste de l'Asie, mais qui redeviendra lucratif avec la reprise. Et il n'y aurait pas de solution de remplacement puisque la deuxième compagnie japonaise, All Nippon Airways (ANA), appartient à Star Alliance. menace réelleSi Oneworld part à priori favori, la qualité de l'offre concurrente constitue une menace réelle. Outre une prise de participation minoritaire, Delta et Air France-KLM proposent, selon nos informations, à JAL de créer deux joint-ventures (un système de partages de coûts et de recettes, d'harmonisation des prix, des horaires?). L'un sur l'axe transpacifique avec Delta, l'autre entre l'Europe et l'Asie avec le français. En outre, il est proposé à JAL de bénéficier de l'important portefeuille de créneaux horaires de décollages détenus par Delta à Tokyo-Narita. Une mesure qui ferait forcément sourciller les autorités de concurrence nippone. Reste à voir l'attitude du nouveau gouvernement japonais. Jeudi, l'un de ses membres indiquait vouloir reprendre à zéro le processus de restructuration de JAL. Fabrice Gliszczynsk

latribune.fr

19 Sept 2009, 1:48

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