La direction de France Télécom entame sa mue

Tristesse », « désarroi », « épreuve », « boulevers頻. Ce sont les mots employés par Didier Lombard, président de France Télécome;lécom, dans un mail envoyé jeudi soir aux 90.000 salariés français de l'opérateur historique, choqués par les suicides qui ont frappé l'opérateur dernièrement. « C'est un tournant en termes de langage, se réjouit Xavier Major, délégué CFDT, mais qui ne doit pas servir à calmer la tempête médiatique. Les mots doivent être remplis avec du contenu. » La mutation des hautes instances de l'opérateur historique a commencé mardi avec la rencontre entre Didier Lombard et le ministre du Travail, Xavier Darcos. Les deux hommes s'étaient entendus pour relancer les négociations sur la déclinaison dans l'entreprise de l'accord interprofessionnel sur le stress. Elles avaient échoué il y a quelques mois.C'est chose faite depuis hier. Après s'être donné jusqu'à Noël pour signer l'accord, syndicats et direction ont mis en place cinq groupes de travail : organisation du travail, conditions du travail, équilibre vie privée-vie professionnelle, institutions représentatives du travail et règles de mobilité. Signal fort envers les salariés, Olivier Barberot, directeur des ressources humaines d'Orange France, sera présent lors de ces réunions. Les groupes commenceront à travailler le 1er octobre, et devront faire des propositions avant le 30 novembre. Une date qui ne doit rien au hasard, puisqu'elle marque la fin du moratoire sur les mobilités des salariés annoncé la semaine dernière par la direction. Les syndicats réclament toutefois le gel des mutations jusqu'à la signature de l'accord sur le stress. « On n'est pas à un mois près sur cette question », indique Xavier Major.gage de l'étatLa pression de l'État, actionnaire principal de l'opérateur historique, semble donc porter ses fruits. L'entourage de Xavier Darcos se félicite en effet d'avoir fait sortir la direction de « la torpeur », et surtout d'avoir contraint France Télécome;lécom à bouger sur ses méthodes de management. Le ministère du Travail a chargé le directeur général du travail de suivre de près le sujet (voir ci-contre). Jean-Denis Combrexelle et le cabinet Darcos ont également fait savoir aux syndicats qu'ils étaient prêts à les recevoir prochainement. Enfin, gage de l'attention des pouvoirs publics, Didier Lombard viendra s'expliquer mardi prochain devant la commission des Affaires sociales du Sénat.maladressesLe patron d'Orange devrait revenir sur quelques maladresses relevées par les syndicats, à commencer par la demande envers les médecins du travail de signaler les salariés en détresse. « Cette demande contredit le b.a.-ba du secret médical. Les médecins qui le font s'exposent à des difficultés pénales », souligne Bernard Salengro, président du syndicat général des médecins du travail (CFE-CGC). Dernière inélégance en date, la lettre interne destinée aux salariés, expliquant comment répondre aux questions de leur entourage et des clients. Les conseils ? « Rester factuel », expliquer que la très grande majorité des évolutions « se déroulent dans les meilleures conditions ».
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