Antennes-relais à Paris : la Ville et les opérateurs mobiles font la paix

Y aura-t-il finalement bientôt de la 4G à Paris? La rupture du dialogue entre les opérateurs mobiles et la mairie en octobre dernier laissait craindre que la capitale soit la dernière grande ville de France à goûter au très haut débit mobile, déjà expérimenté à Lyon et Marseille. Après des mois de discussions sur les seuils d\'exposition de la population aux ondes des antennes-relais, qui avaient débouché sur une impasse, le climat s\'est détendu au début de l\'été avant d\'aboutir ce mardi à la signature d\'un accord entre la ville et les 4 opérateurs, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile. C\'est le «Monsieur antennes» de la Ville de Paris, Mao Peninou, qui l\'a révélé sur son compte Twitter mardi en début d\'après-midi: «#Paris #téléphonie mobile #antennes relais accord entre la ville et les opérateurs conclu!» Cet accord, qui devra être soumis au Conseil de Paris (pas aux séances de la semaine prochaine mais celles des 15-16 octobre vraisemblablement), fixe de nouveaux niveaux maximum d\'exposition dans les lieux de vie fermés (appartements, bureaux) : 5 volts par mètre (en 2G et 3G), 7 volts s\'il y a aussi de la 4G (lire le communiqué).Accès garanti aux toits des bâtiments administratifs et HLMLe niveau de champ maximal pour la 4G sera réexaminé dans un an, après le déploiement effectif des réseaux. Difficile de comparer avec l\'ancien seuil de 2 volts par mètre «en moyenne théorique sur 24 heures» de l\'ancienne charte parisienne de la téléphonie mobile de 2003, car le protocole de mesure a changé (mesure instantanée, celui de l\'Agence nationale des fréquences). Or les opérateurs demandaient initialement «10 voire 15 volts par mètre (protocole ANFR)» s\'était insurgée la Mairie en octobre. Aujourd\'hui, les opérateurs jugent les niveaux maximum arrêtés «techniquement gérables, compatibles avec le maintien de la qualité de service.» En contrepartie, car «c\'est un peu du donnant-donnant», observe un opérateur, ce projet de nouvelle charte encadre davantage le processus d\'autorisation en fixant à 4 mois le délai maximal d\'instruction des demandes, quand certaines ont pu traîner 6 mois ou 1 an, ainsi que les motifs de refus. En outre, la ville «s\'engage à faciliter l\'accès des opérateurs à l\'ensemble des bâtiments de son patrimoine», c\'est-à-dire son parc de «points hauts» (plus de 200), les toits des mairies, des bâtiments administratifs, pour installer des antennes-relais. La ville va aussi faciliter ces installations dans le parc social de la ville (immeubles HLM). «Cela représente à peu près la moitié de ce qu\'il faut pour couvrir Paris», estime un opérateur.Approche plus pragmatique sans les Verts De quoi mettre les bouchées doubles pour déployer la 4G. Ou tout simplement permettre à Free Mobile de couvrir correctement la capitale où il n\'a installé qu\'une poignée d\'antennes, notamment sur le toit de son siège social, et repose quasi entièrement sur le réseau d\'Orange en itinérance. Pas d\'annonce tonitruante à ce stade du côté des opérateurs, qui se félicitent tous de ce «véritable partenariat». En réalité, les déploiements n\'étaient pas vraiment bloqués, en ce qui concerne le parc privé d\'immeubles, puisque la charte avait expiré et ne s\'appliquait plus; dans le parc public, en revanche, plus aucune autorisation n\'avait semble-t-il été délivrée par la mairie depuis la suspension décrétée en octobre dernier. «Le départ du Vert Denis Baupin de la mairie de Paris et le mauvais score des écologistes aux élections ont changé la tonalité du dialogue, devenu beaucoup plus constructif, avec des interlocuteurs pragmatiques», confie un opérateur. Mais les Verts et les anti-antennes comme Robin des toits ne devraient pas tarder à donner de la voix.
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