Sécu  : 22 à 23 milliards de déficits en 2009

ocialLe déficit 2009 de la Sécurité sociale devait déjà atteindre, selon les prévisions officielles de juin dernier, le niveau historique de 20,1 milliards d'euros pour le régime général des salariés. Il sera en fait nettement au-dessus. La Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) devrait annoncer, le 1er octobre, un solde « entre ? 22 et ? 23 milliards d'euros », selon un expert.L'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) estime en effet, dans sa note de conjoncture financière de septembre, que la masse salariale du secteur privé ? qui représente les deux tiers des recettes du régime général ? chutera cette année de 2,1 % en moyenne annuelle. Loin de la baisse de 1,25 % retenue en juin par la commission des comptes. Or 1 point de masse salariale représente près de 2 milliards d'euros de recettes. S'ajoute à cela un moindre rendement de certaines taxes et impôts affectés à la Sécu. Côté dépenses, une hausse des remboursements de la branche maladie est anticipée en raison de l'épidémie de grippe A pour l'achat ? à parité avec l'État des vaccins, le coût de la vaccination par les professionnels de santé et une possible hausse des arrêts de travail. Le déficit de l'assurance-maladie devrait être compris cette année entre 10 et 11 milliards d'euros, au lieu des 9,4 milliards prévus.Effondrement des recettesPour 2010, le ministre du Budget, Éric Woerth, a évoqué un déficit de la Sécurité sociale de 30 milliards, mais, selon un expert, il pourrait atteindre jusqu'à 35 milliards, compte tenu de l'effondrement des recettes et de l'augmentation continue des dépenses, d'environ 4 % chaque année. Reste à savoir si, une fois la crise passée, le solde du régime général reviendra spontanément autour de ? 10 milliards d'euros, soit le niveau du déficit structurel de la France. « Le déficit ne commencera à baisser que lorsque les recettes augmenteront plus vite que les dépenses, explique cet expert. Ce qui nécessite donc une hausse des recettes globales de plus de 4 %. » Pour réduire véritablement le déficit, il faudrait donc un apport important de recettes via une hausse des prélèvements, ou bien une reprise forte de l'économie, avec effet de rattrapage, qui verrait la masse salariale augmenter passagèrement de 7 % à 8 % et le PIB de 3 % à 4 %. Un scénario que personne n'ose encore envisager. Véronique Chocro
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