L'humour juif façon Ang LeeAvec « Hôtel Woodstock » (en sal...

L'humour juif façon Ang LeeAvec « Hôtel Woodstock » (en salles mercredi), le réalisateur d'origine taiwanaise a réalisé un film hilarant. Que faisiez-vous en août 1969, pendant le concert de Woodstock ?J'habitais encore Taiwan et je préparais mon bac dans une petite ville où l'armée américaine avait installé une base aérienne dont les avions partaient vers le Vietnam. J'ai bien vu quelques images du concert de Woodstock à la télé mais ça n'avait alors pas eu autant d'impact que celles des premiers pas de l'homme sur la Lune. Qu'est-ce qui vous a plu dans le livre d'Elliot Tibor dont est adapté le film ?Que j'aime ou pas le livre n'a aucune importance. Ce qui compte, c'est ce qu'on peut en faire. Et l'histoire de ce fils d'immigrants juifs russes, tentant de sauver le motel de ses parents de la faillite en invitant les organisateurs de Woodstock à s'y installer le temps de monter le concert, avait un énorme potentiel comique. J'aime l'idée que la petite histoire vienne en écho à la grande. On ne vous savait pas aussi familier de l'humour juif.C'est mon environnement quotidien. Outre les films de Woody Allen, les scénarios ou les pièces de Neil Simon, je baigne dans cet humour à longueur de journée grâce à mes producteurs, à mon scénariste James Schamus, ou aux agents que je fréquente. On se comprend très bien et eux arrivent à déchiffrer mon anglais. Y a-t-il un point commun entre les parents ashkénazes du film et les vôtres ?La peur de la Russie pour les Tiber, de l'URSS pour mes parents. Et ce sentiment qu'on peut mourir n'importe quand. Les miens ont fui la Chine non parce qu'ils avaient perdu une guerre mais parce que le ciel avait changé de couleur. Les Tiber ont partagé la même expérience. Le reste est de l'ordre de l'universel. Woodstock a transformé l'existence du héros du film. Un événement culturel a-t-il eu le même impact sur votre vie ?Rien de cette ampleur. J'ai grandi en écoutant de la musique classique. Tchaïkovski enfant, Stravinsky dans ma jeunesse, Bach plus tard. Quand je prépare un film, c'est vers eux que je me tourne. J'ai par ailleurs compris le pouvoir d'un metteur en scène en visionnant « la Source » d'Ingmar Bergman.Propos recueillis par Yasmine You
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