Défense : l'Arabie saoudite sur le point d'offrir son premier mégacontrat à François Hollande

Le chef de l\'Etat, François Hollande, fera ses premiers pas en Arabie saoudite au tout début novembre, où il doit en principe rencontrer à son retour du Laos le roi Abdallah ben Abdel Aziz d\'Arabie saoudite, très malade, et le ministre de la Défense, prince Salmane, le nouveau prince héritier et favori pour succéder au roi. La venue de François Hollande à Ryad pourrait permettre à la France de resserrer les liens avec le royaume wahhabite, qui se sont beaucoup distendus sous la présidence de Nicolas Sarkozy, plus proche du Qatar et, à un degré moindre, des Emirats arabes unis (EAU). Un pays où d\'ailleurs se rend ce dimanche le ministre de la Défense. Jean-Yves Le Drian devrait à cette occasion constater l\'impact négatif laissé par les négociations très tendues sur la vente de 60 Rafale, aujourd\'hui un prospect en souffrance.La France entend donc renouer des liens plus étroits avec l\'Arabie saoudite, une puissance considérée comme incontournable dans la région par Paris. C\'est dans ce cadre que le groupe naval DCNS attend, à la suite de cette visite, la notification d\'un contrat, baptisé LEX (Life Extension Sawari 1), d\'une valeur d\'environ 1 milliard d\'euros sur cinq ans, selon des sources condordantes. \"Le contrat ne sera pas signé lors de la visite de François Hollande\", explique-t-on à \"latribune.fr\" mais \"peu de temps après\". \"C\'est acté et cela a été agréé en comité interministériel\", précise-t-on. Ce contrat porte sur la modernisation de quatre frégates de classe Al Medinah et de deux pétroliers-ravitailleurs de classe Boraida mis en service en 1985-1986 (contrat Sawari I).En ligne de mire Sawari IIILe contrat LEX sera réalisé par un chantier naval local. Pour DCNS, ce contrat est une première de ce type en Arabie Saoudite. Le chantier naval français va devoir créer une structure industrielle dans un environnement local peu développé dans ce domaine d\'activité. En outre, la remise en état des navires très peu entretenus sera compliquée. Du coup, l\'enjeu pour DCNS sera de maîtriser les coûts de production et les délais dans un environnement peu connu par le groupe... et de satisfaire le client dans ce domaine pour remporter un nouveau contrat de modernisation (Sawari 2) à l\'horizon de trois, quatre ans. Mais surtout DCNS compte à plus long terme beaucoup sur la vente d\'au \"moins six frégates multimissions Fremm\" (Sawari III), dont la deuxième est mise à l\'eau ce jeudi à Lorient par la marine nationale. \"Le contrat Lex est important pour la vente des Fremm\", assure-t-on à \"latribune.fr\". D\'autant que DCNS et Paris, via la structure ODAS, qui assure les contrats d\'Etat à Etat entre la France et l\'Arabie saoudite, proposent une coopération industrielles globale aux Saoudiens avec l\'assemblage à terme des Fremm en Arabie saoudite, assorti de transferts de technologies aussi bien sur la tôle que sur l\'électronique, et enfin de formations. Mais les premières Fremm seraient réalisées à Lorient, assure-t-on à \"latribune.fr\". Initialement, la notification de ce contrat était attendu avant la période du ramadan (20 juillet-19 août). \"Il y a une volonté de conclure ce dossier le plus vite possible\", expliquait-on alors à \"latribune.fr\". Cette opération permettrait ainsi d\'allonger la durée de vie de ces frégates vétustes d\'une dizaine d\'années et surtout de préparer sereinement le dossier Sawari III. Un dossier jugé prioritaire pour DCNS, avec la vente à plus long terme des frégates multimissions Fremm, armées notamment du système d\'arme Aster 30 (MBDA). Enfin, à plus long terme, les Saoudiens réfléchissent à s\'équiper de sous-marins à l\'image de l\'Egypte, qui s\'est récemment offert des U-209 allemands.Une concurrence féroce sur l\'Air Defence La France, et plus précisément Thales, est également en piste pour équiper la défense anti-aérienne (Air defence) du Royaume (contrat Mark 3). Le groupe d\'électronique a récemment proposé la vente de missiles sol-air courte portée, à base de Crotale NG alors qu\'initialement il proposait une modernisation. Problème, en changeant de fusil d\'épaule, Thales explose l\'enveloppe budgétaire dévolue à ce contrat (2,5 milliards d\'euros). Depuis 1984, Thales fait son beurre en engrangeant toute une série de contrats pour le support et la rénovation des systèmes Crotale/Shahine à l\'image du contrat Shola 2 (197 millions d\'euros). Mais la guerre franco-française en Arabie saoudite entre deux groupes français Thales et MBDA, qui voulait s\'immiscer dans le contrat en proposant à Ryad ses missiles VL Mica et Aster ainsi que la modernisation des Crotale sous la maîtrise d\'oeuvre de Thales, a laissé des traces ... et ouvert l\'appétit de la concurrence.Les Américains, notamment Raytheon avec le SLAMRAAM et Lockheed Martin, sont en embuscade. Mais selon certains observateurs, ce serait les Allemands qui pourraient tirer les marrons du feu, comme ils l\'ont déjà fait en Arabie saoudite en remportant le très gros contrat de surveillance des frontières soufflé à Thales par EADS, défendu par Berlin. Le groupe allemand indépendant Diehl-BGT propose son missile IRIS-T SL, une version sol-air du missile air-air à guidage radar IRIS-T, le concurrent du Mica et l\'ASRAAM de MBDA. Pour autant, Ryad qui avait promis à Paris de confier ce programme de défene anti-aérienne à un groupe français à la suite de l\'intervention réussie du GIGN à La Mecque en 1979, a toujours tenu parole....
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