Alcatel-Lucent va supprimer 1.430 postes en France, soit 15% des effectifs

Les syndicats redoutaient que la France paie un lourd tribut dans le nouveau plan de suppression de postes d\'Alcatel-Lucent. Le couperet vient de tomber : la direction a annoncé ce jeudi matin en comité de groupe européen que 1.430 emplois seront touchés dans l\'Hexagone, soit plus de 15% des effectifs (environ 9.000 personnes). Ce sont donc plus d\'un quart des 5.490 postes que l\'équipementier télécoms va supprimer dans le monde, dans le cadre du « Programme Performance » annoncé en juillet (\"environ 5.000 postes\") visant à réaliser 1,25 milliard d\'euros d\'économies d\'ici à fin 2013. Au total, 51% des suppressions concernent l\'Europe (2.800). L\'Allemagne perd 530 postes sur 3.430 salariés, la Belgique 290 sur 1.600 et l\'Espagne 180 sur 900. La zone Amériques voit ses effectifs réduit de 1.200 personnes, l\'Asie-Pacifique de 990. Les Etats-Unis, qui comptent 14.000 salariés, devraient être moins sévèrement touchés, du fait de la dynamique des déploiements de la 4G par les opérateurs américains. « L’Europe paie le prix fort » ont regretté les membres du comités d’entreprise européen du groupe. « Une catastrophe humaine et industrielle »« C\'est un coup de massue de plus en France, une catastrophe humaine et industrielle » se désole la CFDT. La direction de l\'équipementier a essayé d\'expliquer les raisons de ces suppressions de postes. « Notre structure de coûts n\'est pas adaptée à la réalité nouvelle du marché. Il nous faut être réaliste, aujourd\'hui, l\'heure est à la fermeté » avait déclaré Ben Verwaayen, le directeur général d\'Alcatel-Lucent en annonçant le « Programme Performance » à la fin juillet. La direction a précisé que les principales activités concernées sont les fonctions supports : ventes, marketing, finances, ressources humaines, et les autres fonctions centrales, services clients, activités support de réseaux. Mais elle n\'a pas détaillé par sites et par filiales. Les syndicats attendent des informations nationales plus précises demain vendredi, lors des comités centraux d\'Alcatel-Lucent France. La CFDT en appelle au gouvernement afin qu\'il prenne « clairement en charge ce dossier lié aussi aux difficultés dans la filière. » En fin de journée, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et Fleur Pellerin, la ministre déléguée au numérique, ont réagi en se disant « préoccupés par les difficultés d’Alcatel-Lucent » et « mobilisés » pour favoriser son rebond dans le cadre de la relance des investissements dans le très haut débit. Les ministres seront, avec Michel Sapin, en charge du Travail, « extrêmement vigilants » à ce que le projet du groupe « préserve les fonctions les plus stratégiques » en France et qu’une « solution d’emploi » soit trouvée pour chaque employé concerné par le plan social. L\'action Alcatel-Lucent, qui avait déjà bondi la veile à l\'annonce d\'un contrat en Chine, a gagné 7,88% jeudi.  
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.