Berlin exclut actuellement le retour à un Kurzarbeit élargi

La plupart des économistes le reconnaissent: l\'élargissement des mesures de chômage partiel a été la clé de la résistance du marché du travail allemand en 2009 et une de celles du redressement rapide de la première économie européenne une fois la crise passée. Naturellement, à l\'heure où la zone euro est désormais officiellement à nouveau en récession et où l\'économie allemande patine, la question d\'un réamorçage de ces mesures commence à se poser.Mesures d\'élargissementLe Kurzarbeit, chômage partiel, permet de réduire le temps de travail des employés. Il est pour le moment limité à six mois. Durant cette période, les salariés placés en sous activité touchent 60% à 67% de leurs pertes salariales sous forme d\'une allocation versée par l\'agence fédérale de l\'emploi (BA). En 2009, plusieurs mesures complémentaires avaient été prises : la durée du Kurzarbeit avait été élargie jusqu\'à 18 mois, les conditions d\'activation (un tiers des salariés ou 10% du temps de travail, jusqu\'ici) avaient été levées, la BA prenait en charge une partie des cotisations sociales et les salariés temporaires étaient également protégés.Ces mesures ont été levées en 2011, mais elles avaient permis de contenir le chômage au pire de la chute des commandes. A l\'inverse, à l\'été 2009, lorsque la demande est repartie à la hausse, les entreprises avaient été capables de répondre rapidement puisque la main d\'œuvre qualifiée nécessaire demeurait disponible immédiatement. En revanche, il avait coûté très cher au budget fédéral à un moment où les recettes fiscales s\'effondraient.Le Kurzarbeit à nouveau réutilisé massivementCet automne, la situation semble loin d\'être aussi préoccupante que voici quatre ans, lorsque les exportations reculaient de 20 à 30% et le PIB de 6%. Mais des entreprises comme Opel, Thyssen-Krupp ou Bosch ont déjà annoncé des mesures de chômage partiel. En octobre, le nombre de salariés concernés par ces mesures a atteint 44.164 personnes, soit le plus haut niveau depuis décembre 2010. A la BA, on estime que la situation reste néanmoins «normale».Demande des milieux économiquesPour autant, le débat monte outre-Rhin. Le 18 octobre, le président de l\'association des employeurs des industries métalliques Gesamtmetall, Peer-Michael Dick, avait demandé une rapide «prolongation des mesures de Kurzarbeit», dans la mesure où les entreprises qui ont activé le chômage partiel arriveront en fin d\'année à la fin des six mois permis par la loi. Peu après, le syndicat des services BAP et celui de l\'industrie métallique IG-Metall ont également réclamé un geste du gouvernement sur le Kurzarbeit.Fin de non recevoirCe vendredi, dans un entretien au quotidien d\'Essen WAZ, le ministre fédéral de l\'Economie, Philipp Rösler, a rejeté pour le moment tout action en ce sens. «En 2008 et 2009, nous étions confrontés à un effondrement massif de la conjoncture mondiale. En dépit d\'un développement économique faible, on ne peut pas parler d\'une telle crise aujourd\'hui», a-t-il justifié. En réalité, Berlin préfère sans doute attendre. Ses comptes publics se sont redressés, mais la consolidation n\'est pas achevée. Le gouvernement fédéral préfère donc sans doute attendre le moment où il n\'aura plus le choix pour réactiver le Kurzarbeit élargi. Mais l\'Allemagne va sans doute échapper à la récession et Berlin compte sur une possible reprise dès le début de l\'an prochain. 
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