Le cahier des charges commence à se préciser

Les contours du grand emprunt se dessinent. Certaines options semblent arrêtées. D'autres sont encore floues.D'abord annoncée format « king size », soit 100 milliards d'euros, la taille du grand emprunt s'est nettement réduite. Finalement, la commission va proposer un investissement de 35 milliards d'euros a indiqué, hier, Alain Juppé. Cette somme correspondra à 22 milliards levés sur les marchés et 13 milliards provenant du recyclage des aides remboursées par les banques L'ancien Premier ministre a précisé que ces 35 milliards devraient avoir un effet de levier (lire plus haut).Longtemps envisagée, cette éventualité est finalement écartée en raison du coût plus élevé de cette solution par rapport à celle consistant à faire appel aux marchés. En effet, pour attirer le grand public, l'État aurait dû fixer un taux d'intérêt attractif, donc élevé, sous peine de voir cet emprunt boudé par les épargnants.Exit les lignes de TGV, les autoroutes ou le creusement du canal Seine-Nord. Le financement d'infrastructures nouvelles n'est finalement pas retenu par la commission Juppé-Rocard. Ce type de dépenses étant considéré comme moins riche en innovations et en croissance que celles finalement sélectionnées.Plusieurs options sont possibles. La première consisterait à créer un ministère du grand emprunt, à l'image de celui chargé de coordonner le plan de relance et que dirige actuellement Patrick Devedjian, ministre chargé de la relance. Créer une ligne financière labellisée « grand emprunt » au sein du budget de chaque ministère concerné est aussi envisagé. Le superviseur serait le ministre du Budget, Éric Woerth. Souhaitée par les parlementaires, la création d'une agence ad hoc sur le modèle du Fonds stratégique d'investissement (FIS) est une autre option. Celle-ci pourrait être placée sous le contrôle de la Cour des comptes et du Parlement. Ce grand emprunt doit être rentable. C'est l'autre exigence des parlementaires. Pas question de financer des infrastructures lourdes, certes utiles, mais qui n'offrent pas un retour sur investissement rapide et élevé. « La rentabilité ne doit pas être littéraire et doit pouvoir être calculée », insiste le sénateur UMP Philippe Marini, pour qui « on doit pouvoir assurer une correspondance entre surcharge d'intérêts et flux de recettes » dégagés par les investissements. Anne Eveno et Fabien Piliu
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