L'Irlande fait trembler l'Europe bancaire

Ils ont beau jouer les pompiers, les responsables de la zone euro n'arrivent pas à éteindre l'incendie qui s'est déclaré en début d'année. Car, après la Grèce, les braises se sont attisées en Irlande. Le gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, se montrait jeudi particulièrement pessimiste, faisant part de son « inquiétude profonde » et appelant à « un changement conséquent de la gouvernance », en particulier dans la zone euro. BCE, Commission européenne et Fonds monétaire international (FMI) ont dépêché jeudi leurs émissaires à Dublin pour évaluer l'aide dont a besoin le pays. Elle devrait se chiffrer « en dizaine de milliards d'euros », selon le gouverneur de la banque centrale d'Irlande, Patrick Honohan. Car si le « Tigre celtique » est passablement édenté par la crise économique mondiale, et a dû s'imposer un régime d'austérité qui frappe sévèrement la population, c'est surtout son secteur bancaire qui le plombe. Les quelque 50 milliards d'euros que l'État a déjà injecté pour remettre à flot ce secteur n'ont pas eu l'effet escompté tant les comptes recèlent de mauvaises surprises. En outre, cette aide a creusé le déficit public qui devrait représenter un abyssal de 32 % du PIB cette année. Ayant tiré la leçon des atermoiements de la crise grecque, les capitales européennes savent qu'il faut agir vite pour éviter la contagion du mal à l'ensemble d'un secteur bancaire européen particulièrement exposé qui, au passage, rend caducs les « stress tests » européens passés avant l'été. Surtout, la méfiance des marchés grandit sous la forme d'une hausse des taux d'emprunt qui pourraient demain mettre à genoux le Portugal, voire l'Espagne ou encore l'Italie. Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, l'a dit mardi : « L'euro joue sa survie. » Robert Jule
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