ConjonctureLa récession, en soi, est préoccupante, mais l'est davantage encore lorsque les pays environnants, eux, retrouvent le chemin de la croissance. C'est la situation de l'Espagne, comme en témoignent les chiffres détaillés du PIB au troisième trimestre, rendus publics hier : il s'est contracté de 0,3 % en glissement trimestriel et de 4 % en glissement annuel. C'est certes mieux que les évolutions respectives de ? 1,1 % et ? 4,2 % enregistrées au deuxième trimestre, mais les chiffres n'en restent pas moins dramatiques : la consommation des ménages recule de 5,1 %, l'investissement en biens d'équipement de 24,3 %, la construction résidentielle de 25,5 %?! contrasteEn un an, l'Espagne a supprimé en termes nets 1,36 million d'emplois. C'est le sixième trimestre consécutif de contraction du PIB, alors qu'une timide reprise (+ 0,4 % en moyenne) a été enregistrée dans l'ensemble de la zone euro. Un contraste d'autant plus inquiétant que Bruxelles n'attendra évidemment pas, pour changer son fusil d'épaule face à l'amélioration de la conjoncture, que l'Espagne rejoigne le camp de la reprise? Ainsi, la Commission européenne laisse déjà entendre qu'une fois le plus dur passé, l'heure est venue de commencer à retirer les aides publiques à la relance, tandis que la Banque centrale européenne, elle, évoque une réduction progressive des facilités de crédit, voire une politique de taux moins laxiste.Le président du gouvernement, José Luis Rodríguez Zapatero, rappelait hier, pour justifier ce décalage de cycle, que l'Espagne est entrée en récession plus tard que ses voisines. Ce qui, certes, est exact? mais n'empêche pas qu'en sortir plus tard risque de lui compliquer beaucoup la tâche?! Thierry Maliniak, à Madrid

latribune.fr

19 Nov 2009, 1:44

Partager :