Orange, SFR et Bouygues Telecom ne seront plus seuls. La France aura bien son quatrième opérateur de téléphonie mobile, au plus tard en janvier 2012. Le régulateur des télécoms, l'Arcep, a annoncé vendredi matin avoir retenu le dossier de Free Mobile, unique candidat à la quatrième licence 3G. « La France va revenir dans la moyenne européenne, qui se situe à quatre opérateurs », s'est réjoui le président de l'Autorité, Jean-Ludovic Silicani. Autre raison invoquée par le gendarme du secteur : « Le prix moyen pour le consommateur français est très supérieur à ce qu'il est dans le reste de l'Europe, parfois trois fois supérieur. » En outre, le taux de pénétration du mobile en France est, à 95 %, « un des plus bas d'Europe », où le cumul de plusieurs abonnements est plus répandu.L'Arcep est convaincue que l'arrivée de ce nouvel entrant, d'ici deux ans, « ne va pas créer une catastrophe » mais sera au contraire « un élément d'animation du march頻. Une étude de Bercy avait chiffré à 7 % la baisse des prix que l'on pouvait en attendre. La menace sur l'emploi que ferait planer cet acteur, réputé pour son agressivité commerciale, était l'un des arguments anti-4e licence brandi par les opérateurs en place. Dans un communiqué vendredi, le syndicat CFE-CGC UNSA d'Orange réclame « une législation interdisant les délocalisations (en particulier les centres d'appels) aux opérateurs exploitant des licences en France », estimant que « 10.000 emplois supplémentaires seront délocalisés avec l'arrivée des offres de Free ».recrutementsL'inventeur de la Freebox, qui a imposé son prix de moins de 30 euros pour les offres groupées télévision-Internet-téléphone par ADSL, promet d'« étendre au mobile la dynamique d'innovations techniques et tarifaires » qu'il a introduite dans le fixe, mais en réalisant « un déploiement socialement et économiquement responsable ». La maison mère de Free, Iliad, prévoit d'embaucher plus de 4.000 personnes d'ici à fin 2018 et évalue à 8.000 les emplois indirects chez les équipementiers et les sous-traitants. Ses offres commerciales seront plus généreuses et devraient « libérer l'usage du multimédia mobile ». Le fondateur de Free, Xavier Niel, a ainsi promis une économie de 1.000 euros par an et par foyer sur la base de trois abonnements.Free Mobile assure également qu'il va « faciliter l'émergence d'opérateurs mobiles virtuels rentables », puisqu'il s'engage à héberger sur son réseau jusqu'à quatre MVNO. Le plus gros MVNO français, Virgin Mobile, qui a renoncé à se porter candidat à la 4e licence avec Numéricable, considère qu'« il y a la place pour nous et pour Free sur le march頻. Dans son dossier, Free dit viser 10 % à 15 % du marché mobile français entre 2015 et 2020, soit entre 5 et 9 millions de clients. Au total, l'Arcep a jugé la candidature de Free de qualité suffisante et lui a attribué une bonne note, 382 points sur 500, « comparable à celle d'Orange [en 2001, Ndlr] et bien meilleure que celle de Bouygues [en 2002] », se gausse Iliad. L'autorisation d'utilisation des fréquences lui sera délivrée mi-janvier, il devra alors payer sur le champ les 240 millions d'euros de redevance.
Free Mobile, le 4e opérateur français sur les rails
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