Chaque samedi, Stéphane Soumier, animateur de « Good Mornin...

Chaque samedi, Stéphane Soumier, animateur de « Good Morning Business », tous les matins de 5 h 30 à 9 heures sur BFM, nous propose son bloc-notes de la semaine. LAISSEZ-LES SPÉCULER !J'adore la phrase de Jean-François Copé, qui disait, à propos des taxes sur les banques, qu'on « n'était pas obligé d'honorer tous les rendez-vous de la démagogie ». Eh bien si. Écoutez Philippe Marini, il connaît pourtant la finance, le sénateur Marini, il est impliqué dans la vie des affaires, et le voilà qui sort son amendement pour taxer les bonus. Peu importe que le gouvernement fasse exactement la même chose au même moment. Le sujet est trop précieux. Il faut se faire entendre. Et pour dire quoi ? « Pour envoyer un signal aux banques, les inciter à retourner vers l'économie réelle, et moins investir sur les pures activités d'arbitrage. » Ça ne veut rien dire ! Et ce qui est terrible, c'est que je suis sûr qu'il le sait. Il sait que les marges que peut dégager l'« économie réelle » sont inexistantes aujourd'hui, il sait que pour la financer, cette économie réelle, les banques doivent bien aller chercher l'argent là où il est : sur les marchés, dans les opérations d'arbitrage. Que l'on mette toute la pression politique nécessaire sur le volume d'encours de crédits, pourquoi pas. Que l'on dise, comme les Anglais : le contribuable vous a beaucoup donné, à vous d'en rendre une partie, pourquoi pas. Que l'on écrive, comme le « Financial Times » : les bonus 2009 n'ont aucun sens, autant les taxer, pourquoi pas. Mais cette histoire de « message » est absurde ! Qu'on le veuille ou non, le trading est aujourd'hui le seul carburant qui permet aux banques d'avancer. ART MARTIALJuste une scène que me raconte un industriel de l'automobile qui rentre de Chine : « C'est à Shanghai, avec ceux qui dirigent SAIC, c'est-à- dire le constructeur de la ville géré par le Parti communiste (vous avez le même à Pékin : BAIC). Juste une précision : c'est la fin d'un repas très long, très arrosé, au cours duquel les dignitaires communistes ont fait applaudir plusieurs fois l'objectif final de l'entreprise? distribuer des dividendes ! Mais je passe, continue mon industriel, je sais que ça ne surprend plus personne. L'histoire, reprend-il, c'est qu'à un moment je fais part de mon inquiétude pour un contrat important avec Volkswagen. Mon interlocuteur chinois me regarde perplexe : ?Nous vous avons donné toutes les assurances pourtant.? Je lui réponds : ?Bien sûr, avec vous, aucun doute, ce sont les Allemands qui me préoccupent.? Il reste perplexe, en même temps nous avons beaucoup bu. Il se tourne vers son interprète qui lui traduit ma phrase en chinois, pour être bien clair. Un silence. Un peu gênant. Puis il éclate de rire, il vient de comprendre : ?Mais Volkswagen, ici, c'est moi ! Vous ne le saviez pas ?? Il rigole à s'en étrangler maintenant? Non, je ne le savais pas, reprend l'industriel, et je pense que les Allemands non plus. » Je me force à sourire. Mais demain, c'est peut-être de ma boîte qu'il parlera comme ça, dans un immense éclat de rire. nle bloc-notes de stéphane soumie
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