Le constructeur auto suédois Volvo va plonger dans le rouge malgré la qualité de ses modèles haut de gamme

Haut de gamme ne rime pas forcément avec profits. Le patron du constructeur automobile suédois Volvo, Hakan Samuelsson, en fait l\'expérience. Le nouveau dirigeant de la firme de Göteborg a déclaré au Financial Times ce mardi qu\'il estimait \"très difficile\" d\'éviter une perte en 2012 et en 2013, face à la dégringolade du marché européen. Un résultat d\'exploitation à l\'équilibre en 2012 sera un objectif  \"très, très difficile à attendre\", souligne-t-il. Et, si en 2013 \"l\'objectif est toujours d\'être à l\'équilibre (...), ce sera également très compliqué\". Hakan Samuelsson a indiqué par ailleurs au quotidien suédois Dagens Industri que Volvo tablait sur  400.000 à 410.000 véhicules vendus seulement en 2013. La marque scandinave a écoulé jusqu\'à 449.000 véhicules en 2011,  mais 383.000 seulement sur les onze premiers mois de 2012. La firme Volvo Cars (rien à voir avec les poids-lourds de AB Volvo demeurés indépendants) a été rachetée en 2010 à Ford par le chinois Geely.Chômage partielPlus fragile que ses concurrents allemands à cause de sa plus forte dépendance vis-à-vis de l\'Europe de l\'ouest et de l\'absence d\'un marché national fort, la firme de Göteborg a annoncé récemment une réduction de sa production en décembre sur les sites de Gand, en Belgique, et de Torslanda, en Suède. \"La réduction des volumes sera mise en oeuvre par l\'arrêt de la production un certain nombre de jours \", a indiqué Volvo Cars dans un communiqué. La production sera arrêtée pendant deux jours à Gand (5.200 salariés) et trois jours à Torslanda (3.200). Le groupe avait déjà chômé du 29 octobre au 2 novembre  sur son site de Torslanda. Le constructeur a également annoncé la baisse de cadence de  production en 2013 sur le site suédois. Le volume de production passera à 45 voitures par heure, contre 50 actuellement. En octobre, Volvo Cars avait déjà décidé la diminution des cadences en 2013 à Gand. Objectif: ChineVolvo est dans la tourmente. Il a en effet brutalement changé de patron à la mi-octobre. Hakan Samuelsson, 61 ans, a remplacé l\'allemand Stefan Jacoby, 54 ans. Le constructeur présentait alors ce changement comme \"nécessaire pour accroître la compétitivité et les ventes en Chine\"! Certaines sources laissaient entendre que Stefan Jacoly avait des vues divergentes avec Li Shufu, patron de Geely. D\'où l\'accent mis sur la Chine. Le constructeur bâtit une nouvelle usine à Chengdu, dans le sud-ouest de la Chine, d\'une capacité initiale de 125.000 voitures par an, dont la production doit démarrer en 2013. Objectif: vendre 200.000 voitures en Chine à l\'horizon 2015, sept fois plus qu\'aujourd\'hui. En misant notamment sur le marché de la Nomenklatura locale, qui roule en Audi.Rentabilité assez faibleLa marque scandinave n\'est pas structurellement  très rentable. Elle avait annoncé un tout petit bénéfice opérationnel de 239 millions de couronnes (28 millions d\'euros) sur les six premiers mois de 2012, divisé par six par rapport à la même période de 2011. Malgré la qualité reconnue de ses véhicules, Volvo Cars reste un petit constructeur produisant essentiellement dans des pays à coûts relativement élevés (Suède, Belgique), avec de trop faibles économies d\'échelle jusqu\'ici. Il fabrique 3,5 fois moins de véhicules qu\'Audi, lui-même adossé au groupe Volkswagen. La marge opérationnelle de Volvo a atteint à peine les 0,4 % au premier semestre. Dans le même temps, Mercedes atteignait une marge de 8,7 % , BMW et Audi de 11,5 % et Porsche de 18,7 % !
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