Les PME ne sentent pas les effets de la relance

ConjonctureUn an après son lancement, les dirigeants de PME attendent toujours les effets du plan de relance. C'est le principal enseignement de la dernière mouture de l'année du baromètre LCL-« La Tribune » qui mesure le niveau de confiance des entrepreneurs. En effet, pour 87 % d'entre eux, le plan gouvernemental n'a eu aucun effet sur l'activité de leur entreprise, « ce qui confirme l'opinion largement partagée sur le fait que c'est à moyen et long terme que ses effets se feront sentir », explique Yves Fradier chez Ipsos. La réponse « non » culmine à 96 % dans l'industrie. Ce n'est pas le seul enseignement. Malgré la création et la prolongation de la mission du médiateur du crédit, les conditions d'accès au financement bancaire ne s'assouplissent pas réellement, à entendre les patrons de PME. Ils sont 58 % de cet avis. Ils ne sont que 26 % à considérer que cet accès est plus facile qu'au cours des mois précédents.Ces appréciations négatives interviennent dans un contexte de timide sortie de crise, comme en témoigne le très léger réchauffement du climat des affaires pour les PME. L'indice synthétique du baromètre LCL-« La Tribune » a en effet progressé de 2 points, de 93 en novembre à 95 en décembre.Alors que la demande adressée aux PME reste faible, en particulier celle en provenance des grandes entreprises et de l'export, la remontée de ce baromètre s'explique surtout par l'apparition d'un léger mieux sur l'indice des facteurs de production. En effet, si l'indice des perspectives d'embauches reste négatif, il se redresse tout de même légèrement en décembre. En revanche, l'indice des perspectives d'investissement poursuit sa dégradation, tout comme le niveau des crédits d'investissement. Cette remontée provient aussi de l'augmentation du degré de satisfaction concernant le niveau de la production et de celui de l'activité commerciale.l'enjeu 2010« Ces conclusions sont compatibles avec notre scénario central. Nous prévoyons en effet une croissance du PIB de l'ordre de 0,5 % au quatrième trimestre 2009, principalement portée par des facteurs techniques », estime Axelle Lacan, économiste chez LCL. Lesquels ? « Les entreprises devraient peu à peu reconstituer les stocks qu'elles avaient fortement ajustés pendant la crise, du fait d'un effondrement de la demande et en accord avec une gestion stricte de leurs dépenses. Tout l'enjeu de l'année 2010 sera une réelle reprise de la demande domestique, qui prendrait alors le relais des facteurs temporaires jusqu'à présent soutien de la croissance », poursuit-elle. Fabien Piliu
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