Le groupe cartes bancaires se voit en modèle pour l'Europe

Gilles Guitton, président du groupement des cartes bancaires (CB), voit loin. Comme la quinzaine de banques qui constituent ses membres principaux, il ne ménage pas ses critiques à l'encontre du projet Sepa d'espace unique de paiement en euros. « Un beau projet qui n'a ni chef pour arbitrer et décider, ni organisation », déplore-t-il. En ce qui concerne les cartes de paiement, il considère le Sepa comme « très confus » sur les objectifs et sur les investissements ou la facturation envisagée, alors que les deux grands réseaux, Master Card et Visa, sont englués dans des procédures juridictionnelles européennes.Dans une telle situation, il juge que « le groupement cartes bancaires français pourrait servir de modèle au niveau européen » à l'instar de ce qui s'est produit dans le domaine spatial dans les années 1970. L'agence française avait alors inspiré le programme européen Ariane. Avec 35 % des transactions dans la zone euro et 27 % des transactions européennes globales, le groupement CB a la « masse critique », affirme Gilles Guitton, qui revendique la compétence et une ancienneté de vingt-cinq ans. « Nous avons été les architectes d'un système de standardisation européen qui fonctionne bien », affirme-t-il, avant d'ajouter « nous sommes incontournables ». réorganisationLe Groupement d'intérêt économique (GIE), qui a traité huit milliards de transactions en 2009, s'est récemment réorganisé en logeant ses activités techniques dans trois filiales : PayCert (certification), Elite (tests et évaluation des cartes, terminaux et logiciels) et E-RSB (routage des demandes d'autorisation et de leurs réponses pour les paiements et retraits). Le groupement lui-même ne conserve qu'un rôle de gouvernance entre les acteurs du marché. Il a ainsi tranché récemment l'importante question du « déliassage » des systèmes d'acceptation des paiements CB, Visa et Master Card : ces trois réseaux pourront être séparés à l'avenir (les statuts du GIE ont été modifiés dans ce sens en décembre) renforçant la concurrence entre les opérateurs. Les conséquences pratiques chez les commerçants restent encore floues. S. So.
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