Les mutualistes briguent la vice-présidence de l'ACP

Coup de théâtre dans la course à la vice-présidence de la future Autorité de contrôle prudentiel de la banque et de l'assurance, dont l'ordonnance de création est présentée ce jour en Conseil des ministres. Donné comme favori pour le poste, qui doit revenir à un assureur, Jean-Philippe Thierry, l'ancien président d'Allianz France (ex-AGF), soutenu par la Fédération française des sociétés d'assurance, est désormais opposé à Jean-Luc de Boissieu. Le Gema, qui regroupe des mutuelles d'assurance dommages, a en effet officialisé mardi, dans un communiqué conjoint avec la Mutualité française (fédération des mutuelles santé), la candidature de son secrétaire général. « Sa double qualité de professionnel éprouvé de l'assurance et d'ancien haut fonctionnaire lui confère la compétence et la neutralité nécessaires pour exercer avec autorité cette importante fonction », estiment les deux organisations. Une formulation qui met implicitement en cause la capacité de Jean-Philippe Thierry à représenter l'ensemble de la profession, alors qu'il a dirigé la FFSA en 2003, et fait toute sa carrière dans le privé. À l'inverse, Jean-Luc de Boissieu, un ancien du Trésor et de Bercy, peut se prévaloir de son indépendance à l'égard des sociétés. Mais le fait de n'avoir jamais dirigé une société d'assurances pourrait jouer contre lui, puisque l'accord passé entre les assureurs et Bercy prévoyait que le poste revienne à un « professionnel » de l'assurance.Quoi qu'il en soit, les deux principales familles mutualistes se sont mises d'accord pour s'opposer à Jean-Philippe Thierry, qui passe désormais pour le candidat des assureurs privés, même s'il a aussi le soutien de Groupama. consensus possible« Nous avions laissé la porte ouverte à la FFSA pour tenter de dégager une candidature de consensus, mais elle n'a pas souhaité la pousser », explique un dirigeant mutualiste, qui souligne toutefois qu'elle « reste ouverte ». Dans ce contexte, certains veulent encore croire à une nomination de consensus. Celle-ci pourrait se porter sur Gilles Benoist, qui présenterait le profil idéal, au sens où il possède une double expérience de la haute administration et du privé, ainsi qu'un lien avec le mutualisme, mais son mandat de directeur général de CNP court jusqu'en 2012. D'autres évoquent le nom de Philippe Jurgensen, gendarme du secteur depuis 2004, mais celui-ci présente le même handicap que Jean-Luc de Boissieu, il n'a jamais exercé dans une société d'assurances. Benjamin Jullie
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