L'emploi, nouveau terrain de bataille contre la réforme de la santé aux Etats-Unis

La Chambre des représentants devait se prononcer mercredi en faveur de l'abrogation de la réforme de la santé, considérée comme la priorité par la nouvelle majorité républicaine. Une promesse de campagne qui avait permis de mobiliser l'électorat conservateur, mais aussi un combat perdu d'avance. Car cette procédure législative n'a aucune chance d'aboutir. Harry Reid, le chef de file démocrate du Sénat, a déjà fait savoir que ce texte ne serait jamais présenté devant son assemblée. Depuis des mois, les adversaires de la réforme ne manquent pas d'arguments. Leur principal reproche concerne l'obligation de souscrire à une assurance-maladie. Ces derniers jours, la bataille a gagné un autre terrain : l'emploi. « Abroger cette loi destructrice est essentiel pour permettre aux petites entreprises d'embaucher et ainsi favoriser la croissance », fait valoir John Boehner, le nouveau président républicain de la Chambre. « Beaucoup d'entreprises comptant une quarantaine d'employés ne vont plus recruter pour ne pas atteindre la barre des 50 salariés, au-delà de laquelle elles devront leur fournir une couverture », renchérit Katie Mahoney, à la chambre du commerce.Interprétation erronéeLa nouvelle législation pourrait détruire 650.000 emplois, avancent les Républicains en citant une estimation du CBO, l'organisme bipartisan du Congrès chargé de suivre le budget de l'Etat. Ce chiffre ne figure cependant dans aucun rapport officiel. Il s'agit en fait d'une interprétation, erronée de surcroît. Plusieurs études tablent au contraire sur un impact positif : les importantes créations de postes dans les hôpitaux, cabinets médicaux et compagnies d'assurances devraient plus que compenser les suppressions attendues d'emplois à bas salaire. Les économistes d'Harvard et d'USC vont encore plus loin : la réforme pourrait créer entre 250.000 et 400.000 postes par an au cours des dix prochaines années, en abaissant le prix des polices actuellement souscrites par les entreprises, leur permettant donc d'investir davantage. Jérôme Marin, à New York
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