J.O. / Marion Rolland : « Frustrée de ne pas faire la descente qu'on attend depuis vingt ans »

STRONG>Marion, comment allez-vous ?Le genou [le gauche, Ndlr] est inutilisable. Le moral n'était pas très bon jeudi. Mais là, ça va mieux. De toute façon, je n'ai pas le choix.Que s'est-il passé ?J'ai poussé au départ, j'ai été déséquilibrée. En voulant me rattraper, mon genou a craqué et je suis tombée. C'est un malheur.Certains ont été gravement blessés auparavant. Il s'agit d'un mal récurrent...Je sais qu'il y en a d'autres qui sont tombés et que d'autres tomberont encore. Ça ne passe pas inaperçu parce que c'est aux Jeux olympiques. Si cela avait été à l'entraînement, personne n'en aurait parlé.Êtes-vous touchée par les moqueries que vous avez pu susciter ?J'essaye de ne pas trop regarder tout cela. Ce n'est pas très réjouissant de voir que des personnes peuvent se moquer d'autres qui se cassent le genou, parce que là, je pars pour six mois de galère.Quelle est la suite de votre programme ?Je vais être rapatriée d'ici un ou deux jours sur Lyon, où je dois rencontrer le professeur Chambat pour savoir si je me fais opérer ou pas. A priori, mon genou va mieux que lors de ma première blessure à ce même genou. J'ai déjà fait le calcul. Si tout va bien, je pourrais reprendre le sport cet été, mais je vais voir au jour le jour. Ma première blessure m'a montré que rien ne se passait jamais comme prévu.La motivation est-elle toujours là ?Bien sûr. J'avais bien attaqué la saison. Ce qui est le plus triste, c'est que j'avais des espoirs et de réelles chances de médaillessur cette piste. C'est plus facile de se remotiver après un bon début de saison.Avez-vous pensé arrêter ?J'y ai pensé sur le moment, car la route est longue et je sais que ce ne sont pas des moments faciles à vivre. Il y a des moments pas rigolos dans l'après-opération, mais maintenant je me dis que ce serait trop con de ne pas essayer. Qu'est-ce qui domine, aujourd'hui : la frustration, l'humiliation ou la blessure ?Un peu tout cela, mais c'est surtout la frustration de ne pas faire la descente qu'on attend depuis près de vingt ans. Quand on voit que certaines personnes en rient, j'ai envie de leur répondre : « Êtes-vous dans les quatre meilleurs Français de votre métier et parmi les dix meilleurs au monde ? »
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