Conjoncture : le classement des secteurs les plus dynamiques

L'économie française sera coupée en deux cette année. D'un côté, les secteurs qui resteront empêtrés dans leurs difficultés conjoncturelles ou structurelles. De l'autre, ceux qui profiteront du dynamisme intact ou retrouvé de leurs marchés intérieurs et/ou étrangers.Selon les économistes du cabinet Xerfi, les secteurs les plus risqués, qui devraient donc subir un niveau élevé de défaillances en 2010, ont trois caractéristiques communes : ils sont fortement exposés à la concurrence internationale ; ils sont concurrencés essentiellement sur les prix ; et enfin, la main-d'oeuvre pèse particulièrement lourd dans leurs coûts."Dès lors, il n'est pas étonnant de retrouver en tête des secteurs les plus affectés l'habillement et la fabrication de textile. Pour ces professions, c'est la crise de 1993 qui a été le révélateur des changements structurels", explique l'étude de Xerfi. D'autres professions, comme la fonderie, sont particulièrement touchées en raison du décrochage brutal de leurs principaux débouchés, surtout l'automobile. La construction souffrira Ce n'est pas tout. Le trou d'activité dans la construction neuve a affaibli les entreprises du secteur : ce sont souvent des TPE sous-capitalisées qui ne parviennent pas à se maintenir quand la conjoncture se retourne. Pour mémoire, les mises en chantier de logements et de locaux non-résidentiels ont respectivement reculé de 17 % et de 23 % en 2009. "Nos carnets de commandes sont quasiment vides. Si notre secteur a été relativement épargné par les défaillances en 2009, il ne devrait plus l'être cette année", redoute Patrick Liébus, le président de la Capeb, le syndicat des entreprises du bâtiment.Heureusement pour l'économie française, quelques secteurs devraient retrouver un niveau d'activité décent cette année. Là encore, le cabinet Xerfi leur a trouvé des points communs. Ils bénéficient notamment d'une politique réglementaire favorable. "Dans certains secteurs, la concurrence est organisée et la création même d'une société est préalablement soumise à autorisation. C'est le cas pour les pharmacies, les casinos ou les spécialistes de la production d'électricité. Une partie de la tarification, et donc des recettes, peut également dépendre de décisions publiques comme dans le cas des transports routiers réguliers de voyageurs", précise l'étude.Le facteur démographiqueCes secteurs dynamiques profitent aussi des évolutions démographiques propices à alimenter la demande. "Le vieillissement de la population crée de nouveaux besoins, notamment médicaux, et explique les bonnes performances et finalement le peu de risque entourant les professions médicales ou paramédicales comme les opticiens, les laboratoires d'analyses médicales. Ils peuvent compter sur l'importance des contrats récurrents dans la formation du chiffre d'affaires". Si "la partie 'newbiz' souffre, par exemple, pour les activités juridiques et comptables, ces professions bénéficient d'un courant régulier d'activité", détaille Xerfi.Enfin, des secteurs comme la grande distribution profiteront simplement de la belle résistance de la consommation des ménages. Quant aux secteurs technologiques, comme la construction aéronautique et spatiale, ils profiteront de la reprise mondiale, en particulier du dynamisme des pays émergents, avides de pouvoir s'offrir les biens à haute valeur ajoutée encore conçus dans les pays industrialisés.
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